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La vie ne lui a pas fait de cadeau, mais lui, ne s’en plaint pas. Bien au contraire. Aurélien Hollander, 39 ans, est éleveur de chevaux à Wavrans-sur-l’Aa (62). Une activité à laquelle il se voue avec passion. Avec mérite aussi. Atteint de la maladie de Little depuis sa naissance, sa pathologie lui provoque une raideur musculaire au niveau des membres inférieurs. Et à défaut de pouvoir tenir parfaitement sur ses jambes, Aurélien Hollander s’appuie sur un remarquable état d’esprit.
Une force de conviction qu’il emportera avec lui au prochain Salon international de l’agriculture 2020. Membre du syndicat hippique boulonnais, Aurélien Hollander présentera une jument de race boulonnais. Il la fera aussi concourir au trophée “Trait d’Avenir”. Une compétition scindée en deux épreuves. Une première de traction, la seconde de maniabilité ludique. Voilà six mois qu’Aurélien Hollander prépare sa jument pour l’événement. Pas question de faire pâle figure. “J’y vais pour gagner», dit-il avec un grand sourire conquérant.
Une victoire signifierait beaucoup pour lui. “Cela me donnerait du crédit pour mes futurs projets.” Car Aurélien Hollander est à un tournant. Ses problèmes musculaires liés à sa maladie s’accentuant avec l’âge, il peine de plus en plus à s’adonner à son travail d’éleveur. Il mûrit depuis quelque temps une réorientation de son activité. Pour lui donner plus de sens. Mettre à l’honneur aussi ses 19 chevaux boulonnais, une race à faible effectifs qu’il est urgent de préserver. “Si on ne les utilise plus, on ne les élève plus. Si on ne les élève plus, ils disparaîtront », s’inquiète-t-il.
Une idée lui est alors venue. Dès le mois d’avril 2020, Aurélien Hollander se lancera dans le maraîchage en traction animale. Un projet qui répond aux enjeux écologiques d’aujourd’hui tout en utilisant les bienfaits des chevaux.
“Les cheveux sont un outil de traction précieux, assure-t-il. Ils ont un vrai intérêt dans les espaces sensibles, en forêt par exemple, pour le travail de débardage notamment. Des communes les utilisent également comme moyen de déplacement ou de ramassages d’ordures. Je m’en félicite car c’est un très bon moyen de les pérenniser.”
D’autant que le maraîchage en traction animale, Aurélien Hollander s’y connaît un peu. “Mon père et mon grand-père étaient maraîchers. J’ai été bercé par des histoires de chevaux utilisés pour l’agriculture dans le marais audomarois, d’où je suis originaire ». Avant de philosopher sur le cheminement qui l’a profondément conduit à se lancer dans sa future activité. “Quand on ne sait plus où on en est, il faut savoir d’où on vient.”
Simon Henry