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Le Salon international de l’agriculture a ouvert ses portes il y a une semaine au parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris. Un événement incontournable pour Sébastien Windsor, le président de Chambres d’agriculture France depuis 2020.
Agriculteur, cet homme de 52 ans ne conçoit pas son métier sans s’engager auprès des institutions qui l’entourent. Il multiplie donc les casquettes : il est aussi vice-président de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP), président de l’institut polytechnique d’UniLaSalle ou encore vice-président du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Si Sébastien Windsor est issu du milieu agricole – ses parents étaient agriculteurs – ce n’est pourtant pas vers cette profession qu’il se tourne une fois son bac en poche. Il fait le choix de suivre des études d’ingénieurs à l’École des Mines de Nancy. Il part ensuite outre-Manche travailler pour un fabricant de semi-remorques. Une expérience qui dure cinq ans. Puis il quitte l’entreprise dans laquelle il travaille lorsque cette dernière est rachetée. « J’étais le seul jeune cadre, ils se sont appuyés sur moi pour redresser la société. Mais ils avaient des méthodes en décalage avec mes valeurs, alors j’ai pris la décision de partir. »
C’est à ce moment qu’il revient aux sources : l’agriculture. Il s’installe dans son département d’origine, la Seine-Maritime, à une quinzaine de kilomètres de la ferme familiale. À près de 30 ans, il retourne sur les bancs de l’école pour passer un Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA), une étape incontournable pour celui qui n’avait aucune formation agricole. Une période dont il se souvient avec plaisir, lui qui y allait pourtant à reculons : « Je tire mon chapeau aux formateurs car ils se sont retrouvés face à un public très varié et j’y ai finalement passé de bons moments », sourit-il. Aujourd’hui, il est à la tête, avec deux associés, d’une exploitation « d’un peu moins de 300 hectares et d’un élevage de porcs ».
S’il est un homme de terrain, Sébastien Windsor prend aussi le temps de s’engager dans les organismes du monde agricole. En 2007, il intègre un groupement de développement agricole (Geda) puis gravit les échelons jusqu’à arriver à la tête de Chambres d’agriculture France.
Sébastien Windsor est évidemment convaincu du rôle primordial des chambres d’agriculture : « Tout le monde reconnaît notre utilité. Nous avons deux missions principales. Un volet politique : l’État s’appuie sur nous pour accompagner les politiques publiques, car nous avons des références technico-économiques que le ministère n’a pas. Et un deuxième volet, plus technique, d’accompagnement des agriculteurs dans leur métier. Il est primordial de garder ces deux volets », insiste-t-il. Et de préciser : « Cependant, il faut rester vigilant car les chambres ne sont pas des syndicats agricoles. Notre rôle est d’éclairer les débats en amenant des éléments techniques, en proposant des solutions. »
Les défis, le monde agricole n’en a jamais manqué… Lors de ces vœux en janvier dernier et à l’occasion des 100 ans des chambres d’agriculture (lire aussi en page 45), le président a rappelé les étapes majeures que le milieu a traversées en un siècle : « la sortie de la guerre avec le besoin de produire une alimentation pour tous », « la mécanisation et la modernisation de l’agriculture », « la mise en place d’une politique agricole européenne », ou encore « les enjeux de mondialisation »… « À chaque fois les chambres ont été là pour accompagner les agriculteurs et les territoires dans ces enjeux. »
L’histoire ne s’arrête pas là… Sébastien Windsor en est pleinement conscient. D’autres défis devront être relevés dans les années à venir. À commencer par le changement climatique, un « sujet majeur » et son pendant, l’irrigation. « Il faudra accompagner les agriculteurs dans leur changement de pratiques », précise-t-il. Mais il est loin d’être le seul enjeu : renouvellement des générations ou encore souveraineté alimentaire, sont autant de challenges à surmonter pour le milieu agricole.
D’où l’importance, selon Sébastien Windsor, de s’impliquer. « L’avenir des chambres d’agriculture ? C’est ce que les agriculteurs décideront d’en faire ! C’est pour cette raison qu’il faut voter lors des élections (les prochaines auront lieu en 2025, ndlr) mais aussi qu’il faut s’investir. Car c’est grâce à cette implication, qu’on fera des chambres d’agriculture des outils efficaces. »
Hélène Graffeuille
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