Votre météo par ville
La moisson ne dure que quelques semaines mais, pour la filière, c’est bien avant le mois de juillet qu’il faut y penser. Concessionnaires, meuniers et collecteurs des Hauts-de-France… tous les acteurs ont leurs techniques pour préparer ce pic d’activité.
La période de la récolte se prépare longtemps à l’avance. Chez les concessionnaires, les équipes doivent être opérationnelles pour assurer les dépannages et les astreintes planifiées.
« Nous devons également demander l’autorisation à l’inspection du travail pour un dépassement d’heures, illustre Jean-Christophe Berthaud, directeur des établissements Verhaeghe. Autant pour les techniciens que pour les magasiniers. »
Avant le rush, les techniciens s’assurent que les machines ont bien été révisées. Pour eux, c’est également l’occasion de prêter des moissonneuses, des presses ou encore des tracteurs. En cas de grosses pannes, il faut pouvoir proposer des solutions aux clients.
« Nous profitons aussi d’être la dernière région à récolter les blés pour former nos équipes dans le sud de la France, précise-t-il. Les techniciens apprennent à prendre la machine en main. C’est un métier complexe et spécifique. Malheureusement, nous ne pouvons pas embaucher des intérimaires pour assurer la moisson, il nous faudrait trop de temps pour les former. »
Des stocks de report en guise de sécurité
Émile Waast, le directeur des Moulins Waast, se prépare quant à lui avec philosophie : « La nature est reine. Nous espérons que tous les acteurs en amont vont travailler correctement afin de nous vendre des céréales de qualité. Mais je suis confiant, l’esprit filière est de plus en plus présent et nous devons l’encourager. »
Pour lui, la préparation réside dans la mise au point de techniques de stockage et dans les équipements des agriculteurs. La qualité des grains joue également avec le variétal. Grâce à leurs relations avec les semenciers, les meuniers savent, bien avant la moisson, la nature des emblavements et les débouchés des céréales semées. Ils anticipent également la réception des céréales.
De leur point de vue, les agriculteurs stocker, ainsi que les coopératives et les négoces, doivent s’équiper d’outils spécifiques afin que le grain se conserve plus d’un an. Les meuniers savent aussi quels silos sont équipés pour lutter contre les insectes grâce au froid. « Nous sommes de plus en plus confiants, reconnaît Émile Waast. De nombreux investissements ont été réalisés et les agriculteurs connaissent et mettent en œuvre des moyens pour assurer la qualité. »
Le renfort des saisonniers
Du côté des collecteurs, avant qu’une nouvelle récolte n’arrive, il faut vider les silos, consacrer du temps à l’entretien des machines, faire de la maintenance. Pour renforcer les équipes au moment de la moisson, la coopérative Unéal embauche par exemple 320 saisonniers qui doivent être formés.
« Selon les emblavements réalisés, le plan de stockage va être déterminé à l’avance, raconte Nicolas Foissey, directeur des marchés des céréales chez Unéal. Nous devons aussi gérer l’aspect logistique, fluidifier le trafic afin de ne pas bloquer les livraisons. Chaque jour c’est 100 à 120 bennes qui déambulent dans la région. » La coopérative est équipée de mini bat’, qui permet de mesurer les échantillons dans la plaine pour mieux s’organiser face aux livraisons.
Une anticipation qui permettra de recueillir au mieux les grains des céréaliers.
Lucie Debuire