Votre météo par ville
L’aventure « Hauts-de-France, région européenne de la gastronomie » avait officiellement débuté en février 2023, durant le Salon international de l’agriculture, à Paris. Au crépuscule de l’année 2024, à l’heure où les Hauts-de-France s’apprêtent à passer le flambeau à Saimaa, une région à l’est de la Finlande, le temps du bilan est venu. Un bilan « extrêmement positif », selon les mots dithyrambiques de Daniel Fasquelle, président de Hauts-de-France Tourisme : « La labellisation devait nous permettre de mobiliser un réseau et de révéler notre identité culinaire : de ce point de vue là, c’est parfaitement réussi ».
Le label aurait été un véritable « accélérateur » dans « la prise de conscience de l’atout que constituait notre gastronomie » : « Les choses se seraient faites de toute façon, mais on a gagné dix ans en un an », a assuré Daniel Fasquelle. Animé par un consortium de neuf acteurs (la chambre d’agriculture, CCI Hauts-de-France, la chambre des métiers et de l’artisanat…), le label a mobilisé 1 000 ambassadeurs, dont 289 acteurs de la gastronomie, et compté 730 manifestations labellisées : 39 % de visites, 21 % de tablées, 14 % de marchés, 12 % de rencontres, 8 % de fêtes et 6 % de salons.
Le label aurait ainsi permis de « positionner les Hauts-de-France sur le marché des destinations touristiques de la gastronomie », grâce à un travail sur l’image de marque, via, entre autres, la publication d’ouvrages dédiés, à l’instar de l’abécédaire Plurielle (lire l’édition du 15 décembre 2023) ou du magazine Masterchef.
Des « événements fédérateurs et durables » ont également vu le jour, comme le championnat du monde de la frite qui a eu lieu le 7 octobre à Arras (lire l’édition du 13 octobre 2023). « À chaque fois que nous labellisions un rendez-vous, nous lui donnions une publicité plus grande », a estimé Daniel Fasquelle. La région a été l’hôte d’événements de renom, déjà existants : The Fork awards 2023, le 13 novembre, seul prix national décerné par le grand public, ou encore le concours culinaire European young chef awards, qui s’est déroulé le 22 novembre au Touquet.
« Il y a 20 ans, un jeune chef qui avait de l’ambition pensait qu’il devait quitter sa région. Aujourd’hui c’est l’inverse, les jeunes chefs s’impliquent dans leur région, la valorisent. C’est un phénomène tout à fait nouveau », a rapporté l’élu, qui s’est dit certain que le label et la fierté qu’il a distillée chez les habitants de la région « va faire éclore des vocations ».
L’obtention du label a été un « point de départ », certainement pas un « point d’arrivée » a certifié Daniel Fasquelle. L’aventure continuera, a-t-il promis : « Lorsque j’ai demandé aux membres de consortium s’ils souhaitaient poursuivre, ils ont répondu positivement à l’unanimité. Nous avons encore pas mal d’idée que nous finaliserons en janvier. »
Parmi les grands projets de 2024 : le déploiement du groupement des employeurs des métiers de l’hôtellerie et de la restauration par l’Umih Hauts-de-France, la parution d’un nouvel ouvrage sur le patrimoine culinaire de la région, la création d’un Conservatoire national des recettes populaires des Hauts-de-France, incarné par le chef Alexandre Gauthier et décrit comme une « opération de sauvetage de la mémoire culinaire française à travers les livres de recette de nos grands-mères » et enfin, la concrétisation de la tant attendue Cité de la bière (lire l’édition du 24 novembre 2023).
À l’occasion de l’obtention du label, la Région avait lancé une enquête pour connaître les plats et produits qui caractérisent le mieux les Hauts-de-France. Pour les produits, le maroilles et l’endive arrivent en tête, suivis de la bière, de la pomme de terre et de l’andouillette. Pour les plats, la carbonade flamande et la ficelle picarde ont été les plus citées devant le welsh, la flamiche, les endives au gratin et le potjevleesch.
Marion Lecas