Votre météo par ville
Figure emblématique du Pas-de-Calais, Gervais Martel est surtout connu pour son rôle de président du RC Lens, un poste qu’il a occupé jusqu’en 2017. Né le 20 novembre 1954 à Oignies, dans une famille du bassin minier, il a développé un profond attachement à sa région natale ainsi qu’aux valeurs de solidarité et de travail acharné caractéristiques de la vie minière et agricole de l’époque.
L’histoire de Gervais Martel commence dans une région façonnée par la mine. Son père, ingénieur, descendait chaque jour au fond, une expérience qui l’a profondément marqué. « Mon père me faisait descendre quand je ne travaillais pas bien à l’école, à 600 mètres de profondeur », se souvient-il. « Et au fond, tout le monde est noir à cause du charbon. Il n’y a aucune différence. Français, Italiens ou Polonais ? Peu importe, tous travaillaient ensemble dans la sueur ! »
Anecdote révélatrice d’un sens inné du leadership, en 1990, Gervais Martel décide de faire descendre les joueurs du RC Lens dans une mine pour leur faire comprendre la dure réalité des mineurs. Une expérience marquante qui soude l’équipe et inspire des performances exceptionnelles. « C’est incroyable, car comme par hasard on n’a presque plus perdu un match après ça ! », rigole-t-il, soulignant l’impact émotionnel et psychologique de cette expérience sur ses joueurs.
En parallèle à son enfance dans le monde minier, Gervais Martel a développé un fort attachement au milieu agricole. « Ma grand-mère était bergère dans le Jura », se souvient-il avec nostalgie. Dès son jeune âge, il a cultivé une passion pour la terre et les animaux. Il se rappelle avec plaisir « aller chercher le lait à la ferme voisine le dimanche matin ». Cette fascination pour l’agriculture ne l’a d’ailleurs jamais quitté : « Si je n’avais pas été aussi passionné par le sport, je serais probablement devenu agriculteur, pour élever des animaux. »
En 1988, Gervais Martel prend la présidence d’un RC Lens en difficulté financière. Grâce à une gestion rigoureuse, il stabilise le club et le conduit à son premier titre de Division 1 en 1998, suivi d’une Coupe de la Ligue en 1999.
« Ce qui m’intéressait surtout quand j’étais président du RC Lens, c’était les matchs, aller voir mes joueurs dans les vestiaires, prendre soin d’eux », explique-t-il. Après avoir quitté la présidence en 2012, il revient en 2013 avec l’investisseur azerbaïdjanais Hafiz Mammadov, permettant au club de remonter en Ligue 1 et consolidant son statut de président emblématique malgré les turbulences financières. Gervais Martel quitte la présidence en 2017, mais continue d’inspirer le club et ses supporters.
Passionné par tous les sports, Gervais Martel s’est également investi dans le golf et le rugby durant sa carrière. Il a dirigé un complexe de golf à Anzin-Saint-Aubin près d’Arras, et a contribué au développement du Rugby Club d’Arras. « Le sport a été ma deuxième famille. Presque la première comme dirait mon épouse », plaisante-t-il.
Gervais Martel a par ailleurs été très actif au sein des instances du football français. Il a été vice-président de la Fédération Française de Football (FFF) et siège toujours au conseil d’administration de la Ligue de Football Professionnel (LFP).
L’enfant du pays minier est resté une figure publique active depuis son départ du RC Lens. Il est régulièrement invité sur des émissions de sport, notamment L’Équipe du Soir diffusée sur la chaîne L’Équipe, où il partage son expertise.
Gervais Martel, au-delà de son rôle de président du RC Lens, a toujours démontré une profonde fibre sociale à travers divers projets d’aide et de développement. En 2017, il a lancé La Chance aux Enfants, un projet solidaire visant à emmener 15 000 enfants aux Jeux Olympiques et Paralympiques, ciblant les jeunes en situation de vulnérabilité entre 8 et 16 ans. Ce projet, soutenu par des partenaires privés et institutionnels, organise également des sorties régulières pour assister à des événements sportifs de haut niveau, notamment les matchs du RC Lens.
En 2023, Gervais Martel a publié un livre coécrit avec le journaliste Bernard Lions. L’ouvrage relate son expérience à la tête du club lensois, partageant anecdotes et leçons de vie. Il y évoque des succès comme la victoire du championnat de France en 1998 et la création du centre de formation La Gaillette. Le titre du livre, Y a rien qui va mal, a été choisi en référence à une phrase qu’il aimait prononcer à ses proches, illustrant un optimisme à toute épreuve.
1954. Il naît à Oignies, dans le bassin minier. Il grandit au contact du monde agricole de l’époque. 1988. Président du RC Lens, il quitte son poste en 2012, revient en 2013, puis part définitivement en 2017. 2017. Il lance l’association La Chance aux Enfants qui va permettre à 15 000 enfants d’assister aux JO de Paris. 2023. Il publie le livre Y a rien qui va mal aux éditions En exergue, coécrit avec le journaliste Bernard Lions.
Julien Caron