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Le Terminator des mauvaises graines

31-07-2019

Actualité

Machinisme

Le créateur australien du « Seed Terminator » était de passage dans les Hauts-de-France à la mi-juillet 2019 pour évaluer l’intérêt de son équipement pour moissonneuse-batteuse. Celui-ci érafle les graines d’adventices pour les rendre inaptes à la repousse.

Nicky Berry, créateur du Seed Terminator. © Seed Terminator

Seed Terminator. Son nom pourrait faire trembler dans les chaumières. Mais ce n’est pas un cyborg venu du futur pour menacer l’espèce humaine. Au contraire même. « Le Seed Terminator est un équipement pour moissonneuse-batteuse d’un nouveau genre, explique Nick Berry, le créateur australien de la machine. Grâce à son système de tambours et de tamis par lequel transitent les graines d’adventices (les mauvaises herbes, ndlr), il les érafle pour les rendre inaptes à la repousse. »

Le principe est le suivant : « Quand on récolte le blé, la moissonneuse-batteuse sépare le grain – assez lourd – de la menue paille plus légère, explique Hervé Gustin, professeur de machinisme à Bapaume (62) et hôte de Nick Berry lors de son passage en France. « Cette menue paille est ensuite renvoyée dans le champ. Mais avec le Seed Terminator, elle est d’abord projetée dans un rotor avec plusieurs étages de grilles : trois mobiles et trois statiques. Un peu comme dans une centrifugeuse à agrumes où la pulpe est éjectée en toutes petites parties vers l’extérieur, les graines d’adventices se retrouvent éraflées. Le but est de les ”blesser” suffisamment pour éliminer leur pouvoir germinatif. Cela évite ainsi la repousse de mauvaises herbes dans le champ. »

« Le Seed Terminator est un équipement pour moissonneuse-batteuse d’un nouveau genre, qui érafle les graines d’adventices présentes dans les menues pailles pour les rendre inaptes à la repousse. »

Round d’essai en Europe

À la recherche de partenaires pour des tests en Europe, Nick Berry a été intercepté au vol par Hervé Gustin, très actif sur Twitter et toujours à l’affût des dernières tendances dans sa matière de prédilection : « Je suivais Nick sur Twitter depuis un moment. Alors quand j’ai appris dans un fil de discussion qu’il allait venir à 250 km d’ici fin juillet, je l’ai aussitôt invité à la maison. » 

But de la visite en Europe du « farmer » de « Kangaroo Island » : trouver des partenaires pour tester son équipement sous les latitudes européennes. « En Australie, les rendements de blé tournent souvent autour de 30 à 40 quintaux à l’hectare quand dans le Nord-Pas de Calais c’est plutôt 90, commente Nick Berry. Nous avons beaucoup plus de matière à l’hectare qu’en Australie, ce qui veut dire beaucoup plus de paille. » Il complète : « Il y a aussi plus d’humidité ici que chez moi ».

Adaptable sur les moissonneuses-batteuses de marque John Deeree, CaseIH, New Holland, Claas, Massey Ferguson, le Seed Terminator compte un concurrent : la société australienne IHSD, qui puise comme Nick Berry sa source dans les recherches de l’université australienne d’Adélaïde, et commercialise un équipement similaire. Mais, depuis sa visite en France l’année dernière pour une vente en région parisienne, la firme n’a pas semblé intéressée par le marché européen.

Une solution post-glyphosate ?

Dans un contexte politique appelant la fin du glyphosate, l’équipement de Nick Berry est intéressant à plus d’un titre. « En Australie, il n’y a pas de limites réglementaires sur le taux de matière active utilisé à l’hectare, indique Hervé Gustin. Les résistances au glyphosate ne sont pas rares là-bas, notamment sur le ray-grass. Les agriculteurs cherchent donc à miser sur d’autres solutions pour désherber durablement. Le Seed Terminator en est une. » 

Une piste non négligeable, à l’heure où sonne le haro sur le glyphosate ? « Pour moi, ce genre de procédé, qui reste à étudier et à tester dans nos conditions de culture européennes, aurait toute sa place dans le contrat de solutions (signé par 43 partenaires du secteur agricole français pour trouver des solutions concrètes, efficaces et durables pour la protection de toutes les cultures, ndlr). »

En France, il existe d’autres solutions pour le traitement des menues pailles et des graines d’adventices qu’elles contiennent. « L’une des techniques employées consiste à les ramasser et à les sortir du champ avec une trémie avant de les presser et de les mettre en balle », résume Hervé Gustin. Le prof en est certain : « Il va se passer des choses d’ici à dix ans dans les moissonneuses-batteuses en ce qui concerne le traitement des menues paille, c’est une question qui travaille les agriculteurs et les fabricants. » Affaire à suivre.

Lucie De Gusseme

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