Votre météo par ville

Salon de l’agriculture : une fleur bleue à Paris

14-02-2019

Actualité

Élevage

À quelques jours de son grand départ pour Paris, Imminence, vache de race bleue du Nord originaire de Saint-Aubin (59) et égérie du Salon international de l’agriculture 2019 (SIA), nous a accordé une interview exclusive.

Imminence. © Sia 2019 – P. Parchet

Comment vis-tu ce sacre de « tête d’affiche » du Salon international de l’agriculture ?

La vache ! Je n’en reviens toujours pas. C’est une belle surprise. Il me semblait bien que mes éleveurs – Gilles et Isabelle Druet ainsi que leurs enfants Julien, Lucie et Victor – mijotaient quelque chose car ils m’observaient toujours du coin de l’œil dans l’étable. Je pensais qu’ils m’avaient simplement inscrit à un nouveau concours ou à une foire locale… Alors, quand la nouvelle est tombée, l’été dernier, je vous laisse imaginer ma joie, celle du troupeau et de nos hôtes agriculteurs. J’ai senti que tous étaient réellement émus.

Cette consécration est quand même une lourde responsabilité…

Meuuuh oui, effectivement. Je représente non seulement une race de vache ancestrale toujours menacée, mais aussi l’ensemble de l’élevage de l’Avesnois, du Nord-Pas de Calais, des Hauts-de-France et même de l’Hexagone. Ça fait un sacré poids sur le garrot ! Je vais tâcher d’être digne de cette lourde fonction qui m’est confiée et de refléter au mieux la richesse du patrimoine agricole français.

Comment te prépares-tu à cette semaine parisienne ?

Cela fait plusieurs mois déjà que je me prépare. En août dernier, les équipes de l’organisation du SIA sont venues à la ferme pour une séance photo. Elle a duré toute une journée, de 9 h à 17 h, aux quatre coins de la prairie… Quel foin ! Je me suis néanmoins prêtée au jeu, sans broncher, ce qui avait l’air de surprendre tout le monde. Au final, je suis plutôt pas mal sur l’affiche du salon, non ? Les choses se sont ensuite accélérées début novembre, lorsque ma nomination, en tant qu’égérie 2019, a été publique. Plusieurs médias ou visiteurs viennent régulièrement me voir depuis pour discuter avec mes éleveurs. Je sais que ce n’est rien comparé à ce qui m’attend la semaine prochaine, avec la foule, Porte de Versailles. D’autant plus que je serai la première vache à débarquer sur place, le 22 février, devant une nuée d’appareils photos et de caméras !

Es-tu prête à affronter cette notoriété soudaine ?

À la veille du salon, je n’ai aucune peur bleue. Il faut dire qu’on se presse pour prendre soin de moi. C’est vachement plaisant. Je suis de nature calme, docile et curieuse, « un vrai pot de colle » me dit souvent la famille Druet ! Oui, je suis prête à répondre aux sollicitations du public. Quoi de mieux, franchement que d’être la chouchoute des visiteurs durant dix jours ?

As-tu hâte de rencontrer le président de la République ?

La tradition veut qu’il passe la journée d’ouverture au SIA et pas mal de temps avec l’égérie. Ce sera l’occasion de mettre à l’honneur l’agriculture régionale et la race bleue du Nord. Je rappelle que nous ne sommes que 570 bêtes inscrites au contrôle laitier pour 25 éleveurs sélectionneurs regroupés principalement dans le département du Nord, berceau de la race. Au-delà de l’aspect promotionnel, j’espère faire un petit selfie avec lui. On pourrait l’accrocher dans notre stabulation !

Tu vas également participer au prestigieux Concours général agricole…

Oui, rien qu’en y pensant, je bois du petit-lait ! Avec mes congénères bleues du Nord et notre organisme de sélection (l’Union bleue du Nord), on se battait depuis plus de vingt ans pour obtenir la création d’un concours bovins spécifique pour notre race à la capitale. Ce sera le cas cette année. Nous serons 25 animaux à quitter le plancher des vaches de l’Avesnois-Thiérache pour parader sur le grand ring du hall élevage. Je trépigne…

Quels sont tes atouts pour y décrocher un titre ?

À l’EARL des Prairies, les concours sont une affaire de famille. Malgré mon jeune âge, six ans, je suis habituée aux compet’. En 2018, j’ai remporté deux prix à Terres en fête (championne jeune et meilleure mamelle jeune) ainsi qu’un autre trophée lors de la dernière Fête du lait au Quesnoy (59) (meilleure mamelle). Je compte sur ma jolie robe gris-bleu mouchetée, mes sabots et trayons noirs, mon mufle large et mes 710 kg (pour 1,41 mètre) pour viser une nouvelle médaille au SIA. Je suis un peu fleur bleue, Paris me fait donc rêver…

Propos recueillis par Simon Playoult

Facebook Twitter LinkedIn Google Email
Noël autrement (4/4). De garde avec les soignants
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Noël autrement (3/4). Une fête aux accents d’ailleurs
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Émilie roibet, itinéraire d’une reconversion bien pensée
Architecte paysagiste de formation, Émilie Roibet a quitté ses bureaux lillois pour créer sa ferme florale "À l'ombr [...]
Lire la suite ...

Une Cuma qui a le sens de l’accueil
Localisée à Bois-Bernard, la Cuma " L'accueillante " est confrontée aux départs en retraite de ses membres, souvent [...]
Lire la suite ...

DOSSIER ÉNERGIE. À la centrale de Lens, le bois devient énergies
Unique dans la région, par son genre et sa taille, la centrale de cogénération de Lens produit à la fois de l'élect [...]
Lire la suite ...

Inondations : après la pluie, se reconstruire
Une semaine après les premières crues, le Pas-de-Calais tente d'émerger peu à peu, malgré la menace de nouvelles in [...]
Lire la suite ...

Inondations : 50 millions d’euros pour les collectivités sinistrées
Le chef de l'État en déplacement à Saint-Omer et à Blendecques, le mardi 14 novembre, a annoncé un plan d'aide pou [...]
Lire la suite ...

À la ferme du Major, “on crée de l’énergie”
La ferme d'insertion du Major, à Raismes, emploie 40 hommes et femmes éloignés de l'emploi pour leur permettre, en ac [...]
Lire la suite ...

Jean-Marie Vanlerenberghe : « L’attentat à Arras a souligné les failles du dispositif »
Ancien maire d'Arras et doyen du Sénat, Jean-Marie Vanlerenberghe réclame « une réponse ferme » mais dans le resp [...]
Lire la suite ...

Changer de goût et agir pour le futur
Plus saine, plus durable, plus accessible, l'alimentation de demain doit répondre à d'innombrables défis. À l'occasi [...]
Lire la suite ...

Retour sur la première édition du championnat international de la frite
Le premier championnat international de la frite s'est déroulé à Arras le samedi 7 octobre 2023. Soleil et ambiance [...]
Lire la suite ...

Jean-Paul Dambrine, le patron sensas’
Il est l'icône de la frite nordiste. À 75 ans, Jean-Paul Dambrine, fondateur des friteries Sensas et président du jur [...]
Lire la suite ...

Quatre lycéennes d’Anchin à la conquête de l’Andalousie
Iris, Angèle, Louise et Eulalie, lycéennes à l'Institut d'Anchin, ont passé trois semaines caniculaires près de Sé [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Nord, plusieurs nuances de rose, plusieurs nuances de bleu : l’éparpillement façon puzzle
Avec 11 sièges à pourvoir, c’est le département à renouveler le plus grand nombre de sièges derrière Paris : le [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :
Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table [...]
Lire la suite ...

Découvrez le supplément élevage – Avril 2024

Numéro 360 : 12 avril 2024

3 questions à Quentin Blond,vétérinaire et président du Conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Hauts-de-France
  quentin blond, vétérinaire et président du conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Haut [...]
Lire la suite ...

Mettre en commun ses forces pour mieux fonctionner
Travailler en Coopérative d'utilisation des matériels agricoles peut favoriser le bien-être des éleveurs en leur lib [...]
Lire la suite ...

La traite, un moment clé à ne (surtout pas) négliger
La traite est un moment important de la journée, mais elle peut aussi s'avérer pénible, à la fois pour le trayeur et [...]
Lire la suite ...

Une charte pour le bien-être animal
Créée en 1999, la charte des bonnes pratiques d'élevage ne cesse de s'adapter aux demandes sociétales et réglementa [...]
Lire la suite ...

Au cœur des terres

#terresetterritoires