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“Je voulais préparer des recettes du quotidien en ajoutant une dose de fun et de goût.” Ex-salariée du web, Justine Frysztak a tout quitté pour se lancer dans la création de son entreprise, Les Pimpés. Elle cuisine désormais les fruits et légumes des producteurs locaux en soupe et bocaux variés. Depuis le mois de mai, l’entrepreneuse vend ses produits localement. Et jusqu’ici, sa touche personnelle lui réussit.
C’est dans son atelier situé sur le site d’Euralimentaire, à Lomme – incubateur de la MEL soutenant les porteurs de projet -, que Justine Frysztak confectionne ses préparations. Pour cela, elle se fournit auprès de cinq producteurs locaux. “Je sollicite la Biovallée de Wavrin, [association de maraîchers des Weppes] composée des exploitations des Herbes folles et Biotiful des Weppes. Mais aussi auprès de la coopérative Norabio”, précise la jeune femme.
Au menu : des fruits et légumes calibrés et hors-calibres. “Souvent, j’essaie de valoriser les produits qui ne sont pas beaux ou invendables. Par exemple, un agriculteur n’avait pas réussi à vendre ses tomates vertes. J’ai trouvé une recette de confiture pour lui éviter de perdre tous ses produits“, explique Justine Frysztak.
D’ailleurs, elle a plus d’une recette dans sa poche : “J’ai environ six recettes de soupe, sept de confitures, cinq de chuttney, cinq également pour les condiments et trois pour les sauces.” Celles qui font fureur en ce moment : la soupe courgette et yaourt et la soupe aux panais et noisettes. Et pas question de jeter les bouteilles une fois la soupe avalée : celles-ci sont consignées. Justine Frysztak travaille aux côtés de l’entreprise Haut la consigne tournée vers le réemploi des bouteilles usagées.
Concernant la cuisine, Justine Frysztak n’en est pas à son coup d’essai. “Depuis longtemps, j’aime concocter des recettes simples et en tester des nouvelles. Ce sont en général mes amis qui se font les cobayes de mes nouvelles expériences » , s’amuse la fondatrice des Pimpés. Férue de cuisine japonaise, Justine Frysztak adore triturer toute sorte de condiments : gingembre, piment, ail… “Mes recettes fétiches sont surtout celles qui demandent des heures voire des jours de préparation… et qui sont dévorées en cinq minutes !“. Et c’est en réfléchissant plus sérieusement à cette passion il y a deux ans que la jeune femme décide de quitter son job : “J’ai travaillé pendant cinq ans dans le web et je savais au fond de moi que ce n’était pas ce qui m’animait.” Un an plus tard, en 2020, elle obtient son CAP cuisine et travaille dans le milieu de la restauration. Elle se forme à la gestion d’entreprise à la chambre des métiers et de l’artisanat. Puis se jette à l’eau.
“J’ai eu une grande pression sur mes épaules car conduire une entreprise seule c’est un sacré pari. Finalement, avec le recul, je me suis découvert une âme d’entrepreneuse. Ce qui me plaît le plus : connaître tous les rouages d’une entreprise et d’en mener la barque.” Justine Frysztak fait en effet tout, toute seule : du démarchage jusqu’aux étiquettes accolées aux bouteilles. “C’est ma formation dans la communication et le marketing qui me permet de pouvoir m’aventurer sur ce côté-là”, sourit la jeune femme.
Aujourd’hui, Justine Frysztak travaille “main dans la main avec les agriculteurs” et est fière de “participer à remodeler notre façon de consommer » . Elle fabrique environ 3 500 pots par mois en moyenne dans son atelier. Ses produits sont vendus en ligne sur le Court-circuit ou dans des petites épiceries de la métropole lilloise (Du vrac et des bocaux à Allennes-les-Marais, Le drive tout nu à Wasquehal ou encore Very vrac à Haubourdin). Face à la demande, l’entrepreneuse souhaite doubler sa production. Elle cherche à recruter une personne pour l’épauler. “Quelqu’un qui aime toucher à tout, investi, et qui n’a pas peur de se lancer dans une aventure nouvelle » , précise Justine Frysztak. À bon entendeur !
Laurène Fertin
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