Ils sont une quinzaine en cette veille de vacances scolaires à prendre place autour des tables du centre de documentation (CDI pour les intimes) du lycée de Coulogne, encadrés par la maîtresse des lieux et professeur documentaliste, Virginie Kiéçon.
Élèves en seconde professionnelle, ils ont choisi l’option aquaculture ou horticulture et, en ce jeudi après-midi, découvrent en bonus l’univers de la presse. Un journal entre les mains, ils feuillettent les pages de – tiens donc – Terres et Territoires, et déchiffrent les rubriques et les articles, de la Une à la quatrième de couverture. Ils devinent facilement la périodicité (hebdomadaire), le jour de sortie (le vendredi) ou encore le territoire couvert (le Nord et le Pas-de-Calais) de ce titre qui se trouve, regardez, juste derrière vous dans les casiers dédiés à cet effet. Ils dénichent les indices leur permettant de calculer l’âge du journal et improvisent une équation : sachant que le numéro 437 a paru le 10 octobre et qu’il y a 51 numéros par an, je pose le 4, je retiens 2, et je trouve 8 ans et demi (le « demi » est important quand on a 8 ans).
Et puis ils endossent une casquette de journaliste en herbe pour leur toute première interview. Face à eux, Armel Hochart, responsable de la filière horticulture et paysage au lycée de Coulogne, accepte de se prêter à l’exercice et se prépare à répondre aux questions sur lesquelles les élèves ont planché quelques minutes auparavant.
Le sujet est tout trouvé. En cette mi-octobre, les pomponnettes en pots fleurissent les allées du lycée avant de trouver preneur et d’aller fleurir d’autres jardins et cimetières, tradition oblige.
« Pourquoi faire pousser des pomponnettes ? », interrogent d’emblée les lycéens, le stylo à la main. « C’est une plante à jour court qui fleurit à l’automne, quand la durée de la nuit est supérieure à la durée du jour », justifie Armel Hochart. À l’approche de la Toussaint, elle n’est plus uniquement synonyme de deuil et de recueillement sur les tombes, apprend-il. Une valeur paysagère s’est ajoutée à sa valeur symbolique historique et aujourd’hui, la pomponnette égaye les jardins et les jardinières.
« Mais pourquoi les vendre ? », reprennent les élèves. « Pour financer les classes de neige et d’autres actions », répond le responsable qui compte 19 classes concernées « plus ou moins » par cette opération, mais aussi trois techniciens et 180 à 190 élèves de la 4e au bac pro, soit « près de la moitié des apprenants ».
« Combien y en a-t-il, de pots ? » interrogent Ethan et Noa. « 7 200 pomponnettes cultivées sur cinq parcelles de 17,50 sur 45 mètres », détaille l’expert qui estime être arrivé à « capacité maximale sur cette surface ». D’autant qu’il faut tenir compte de la « rotation des cultures pour éviter le développement de maladies », rappelle l’enseignant qui en profite pour revoir cette notion.
Voilà plus de 25 ans que l’opération – qui comptait environ 1 000 plantes au départ – permet au lycée de Coulogne l’autofinancement de sorties et projets. Chaque pot est vendu au tarif de cinq euros pour un coût de production de « combien d’ailleurs ? », s’apprêtent à calculer les reporters du jour. Le responsable détaille plutôt les différents postes : la bouture (entre 39 et 45 centimes) à laquelle on ajoute le pot, le terreau, l’engrais, la hausse de l’emballage et, évidemment, la main-d’œuvre.
« Combien y a-t-il de variétés », demandent Enzo et Théo. Armel Hochart en identifie entre 60 à 70, de six coloris différents. « Il y a 16 variétés de blanc », cite-t-il en exemple. Et tant qu’à faire de parler de chiffres, la taille idéale de la plante se situe entre 40 à 60 centimètres, dit l’expert.
« Est-ce qu’il y a eu des problèmes climatiques et des maladies cette année ? », s’enquièrent Quentin et Marceline. À l’été, les terrains étaient secs et les vents soufflaient du nord nord-est, retrace le responsable de la filière qui a dû arroser sept jours sur sept, en cycles de deux heures quotidiennement. « Il faut s’adapter », conclut-il avant d’emboîter le pas des élèves pour la suite du reportage sur le terrain : direction les serres.
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Louise Tesse

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