La France exporte surtout des fromages (deux tiers des exportations en valeur) représentant 250 millions de litres équivalents lait en 2024 (200 millions de litres en 2033), suivis des produits ultra-frais, de la caséine et du beurre. Un débouché de poids : les États-Unis constituent le 3e client pays tiers (hors UE) de la filière.
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L’impact des droits de douane risque d’être différent en fonction des produits. « Les fromages d’entrée de gamme comme l’emmental, mais aussi l’ultra-frais, le beurre et la caséine pourraient être les plus touchés, prévient François-Xavier Huard, président de la Fnil (industriels). Tandis que les produits à haute valeur ajoutée, comme les AOP, s’adressant à des clients plus aisés, pourraient être moins concernés. »
Le souvenir de la période des premières taxes Trump permet de se faire une idée des conséquences potentielles d’une décision du même type. Entre la mi-2019 et le début 2021, des droits de douane de 25 % avaient été ajoutés aux 10 % de droits de douane habituels, renchérissant les produits européens pour les consommateurs américains. « Le recul des envois de fromages (- 9 % en valeur) et de beurre (- 1 %) a été compensé par la hausse des ventes de caséines / caséinates (+ 52 %) », note le Cniel, dans une note interne de février, qui constate « une baisse des exportations françaises de produits laitiers en valeur entre 2019 et 2020 vers les États-Unis n’a été que de 1 % ».
Les fromages ont tout de même enregistré une baisse de 14 millions d’euros entre 2019 et 2020. Et au sein de cette catégorie, les pâtes dures (- 9 millions d’euros) ont été fortement touchées, notamment l’emmental (- 1 000 tonnes) et les fromages type Saint Paulin. À l’inverse, les ventes de pâtes molles ont progressé (+400 tonnes et +3,8 millions d’euros), notamment le brie et les bleus, détaille le Cniel.
Reste à savoir quelles seraient les alternatives pour la filière laitière. Selon François-Xavier Huard, les marges de manœuvre sont limitées : trouver des marchés de report comme l’Amérique du Sud ou d’autres pays européens, mais il faut que les produits soient compétitifs, ce qui n’est pas toujours le cas, ou produire sur place, ce qui est réservé à peu d’opérateurs et possible seulement pour certains produits.
La Fnil craint que plusieurs marchés se ferment à l’image de l’Algérie, et potentiellement des USA et de la Chine, ce qui entraînerait une réduction de la collecte pour les producteurs de lait.
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