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Les forêts sont fragilisées par les sécheresses successives et le réchauffement climatique. Selon Éric Marquette, directeur de l’agence lilloise de l’Office national des forêts (ONF) : « Les trois sécheresses de 2018 à 2020 ont provoqué une accélération des phénomènes de dépérissement sur les arbres adultes et d’importants échecs de renouvellement forestier, qu’ils soient naturels ou par plantations. Aujourd’hui, plus de 300 000 ha de forêts publiques en France souffrent sévèrement et on estime que 50 % de la forêt française changera de visage d’ici 50 ans. »
Les forêts des Hauts-de-France ont des problèmes bien spécifiques, comme le rappelle Bertrand Wimmers, directeur de l’agence de Compiègne de l’ONF : « Il y a trois grandes problématiques en forêt publique : la chalarose (champignon aérien) qui décime les frênaies ; le scolyte (coléoptère) qui détruit les épicéas ; et les dépérissements de chênes pédonculés et hêtres sur les sols sableux très sensibles aux sécheresses et infestés de hannetons, coléoptères qui dévorent les racines des arbres. Les surpopulations de grands animaux affaiblissent encore plus la capacité naturelle des forêts à se renouveler ainsi que la biodiversité végétale de l’écosystème. »
Aussi, selon l’ONF, 90 % des forêts des Hauts-de-France se trouvent en déséquilibre forêt-ongulés (cervidés et sangliers).
Afin de protéger les forêts, les agences de Lille et de Compiègne de l’ONF misent sur la forêt-mosaïque. C’est-à-dire, « faire cohabiter différents itinéraires de gestion et une variabilité d’essences, de structures, de classes d’âges, de types d’habitats : naturels / plantés, jeunes / âgés, ouverts / boisés, secs / humides, etc. », explique Éric Marquette.
Et d’ajouter : « Face aux dépérissements des arbres, la récolte est fondamentale pour limiter les pertes de qualité, la dépréciation des bois et permettre le réinvestissement en forêt. »
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