« Au nord, c’étaient les corons… » Ne nous remerciez pas, vous l’avez dans la tête pour le reste de la lecture de cet article. Il n’empêche, avec cette chanson Pierre Bachelet rappelle le passé très industriel de la région des Hauts-de-France. En plus des mines, l’industrie textile et l’industrie agroalimentaire ont longtemps fait partie des piliers de l’économie régionale.
Or, depuis la crise sanitaire du covid, l’État et par extension la Région s’est bien rendu compte de la désindustrialisation de l’Hexagone. Aussi, plusieurs politiques publiques nationales et régionales sont venues encourager la « réindustrialisation » de la France. Mais où en est-on dans les Hauts-de-France ? Tour d’horizon en cinq chiffres* tirés du rapport « 10 ans d’industrie » publié le mois dernier.
En 2022, les Hauts-de-France représentent 9,1 % des emplois industriels de France avec 271 245 emplois salariés industriels. C’est la 4e région en nombre d’emplois industriels, derrière l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Île-de-France et le Grand-Est.
Ce secteur industriel représente 18,3 % des effectifs salariés de la région. Cette part est plus importante que la moyenne nationale (15,5 %). Cette proportion baisse aussi plus fortement en région que dans le reste de l’Hexagone. En 10 ans, l’emploi industriel a baissé de 10,9 % (contre -3,6 % au niveau national), tandis que l’emploi salarié privé a augmenté de 4,9 % (contre + 9,5 % au national). Mais cette tendance s’inverse depuis quelques années.
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Fin 2022, on comptait 9 740 établissements industriels dans la région, soit une baisse de 8,6 % en dix ans. Parmi ces établissements, ce sont les TPE (entre un et neuf salariés) qui sont de loin les plus nombreuses, représentant 60 % des établissements. En parallèle, les entreprises de plus de 250 salariés ne représentent que 2 % des établissements industriels de la région.
Cela dit, 106 000 salariés se trouvent dans une ETI industrielle (entreprise de taille intermédiaire). Trois secteurs regroupent plus de la moitié des effectifs industriels des ETI : l’automobile, l’industrie agricole et agroalimentaire, la métallurgie.
Au global, l’industrie agroalimentaire reste le premier employeur industriel des Hauts-de-France (48 000 postes), suivi de la métallurgie (39 000 emplois) et de la fabrication de matériel de transport (33 000 emplois). Cette répartition est restée stable en 10 ans.
L’actualité d’ArcelorMittal l’a récemment rappelé : la région se distingue par une forte présence de capitaux étrangers dans son industrie. Pas moins de 34 nationalités y sont représentées, et près d’un tiers des établissements industriels relève de groupes étrangers.
Parmi ces établissements, trois nationalités concentrent à elles seules la moitié des implantations : la Belgique (19,1 %), les États-Unis (17,5 %) et l’Allemagne (12,9 %).
En termes d’emplois, les mêmes dynamiques de concentration s’observent : près de 47 % des salariés travaillant dans des entreprises à capitaux étrangers le sont au sein de groupes américains (26,7 %), italiens (10,4 %) ou allemands (9,8 %).
Enfin, ces établissements se concentrent majoritairement dans cinq secteurs clés, qui totalisent 70 % des emplois concernés : la métallurgie, l’industrie automobile, la chimie, l’agroalimentaire et les produits minéraux.
L’industrie représente 15 % de la valeur ajoutée de la région avec 23 300 millions d’euros. Elle est loin derrière le secteur tertiaire marchand (74 067 M€) et le secteur tertiaire non marchand (43 977 M€).
Cette performance classe les Hauts-de-France comme la quatrième région pour la valeur ajoutée industrielle derrière l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand-Est.
La répartition des emplois industriels est assez inégale. Les seules zones d’emploi de Lille et Valenciennes regroupent 21 % des effectifs industriels. On retrouve non loin derrière les zones d’emploi de Dunkerque et Amiens.
D’ailleurs, à l’échelle communale, c’est Amiens qui possède le plus d’emplois industriels (7 100), suivi de Grande-Synthe (6 100), Arques (6 000), Onnaing (5 500) et Lille (5 100).
Parmi les secteurs qui ont connu de forte ascension en 10 ans, l’industrie pharmaceutique est de loin de celle avec la plus forte croissance d’emplois (+ 26,8 %), suivie l’industrie agroalimentaire (+ 1,9 %). En revanche le raffinage a connu une chute vertigineuse de – 32 %.
Eglantine Puel
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