Tour de France. Arras, élue « ville à vélo 2025 »

À deux semaines du passage du Tour de France dans le Grand Arras, le 6 juillet, la ville d’Arras vient d’obtenir le label Ville à vélo du Tour de France. Une distinction qui récompense les nombreuses actions menées dans la commune en faveur du deux-roues.

. La Ville d’Arras compte six
parcs à vélo sécurisés pour les
vélos à assistance électrique.

Trois minutes. C’est le temps que mettra le peloton du Tour de France pour traverser Arras, le dimanche 6 juillet prochain. Trois petites minutes… couplées à une journée entière consacrée au vélo, en plein centre-ville, et d’une politique de tous les jours en faveur de la petite reine. Alors qu’Arras vient d’être de nouveau labellisée Ville à vélo du Tour de France, nous avons interrogé Karine Boissou, adjointe au maire en charge de la transition écologique, sur ce que ce label dit de la place grandissante donnée au vélo dans l’agglomération.

Pourquoi avoir décidé d’organiser une journée complète dédiée au vélo en parallèle du Tour cette année ?

Parce que c’est une occasion unique de montrer tout ce que la ville d’Arras développe en matière de mobilités douces, et en particulier de mobilité à vélo. Même si le peloton ne fait que passer, vers 13 h, nous avons prévu une grande journée festive autour du vélo, sur la place des Héros. Le village vélo sera ouvert de 10 h à 17 h 30. C’est un moment qui réunira nos associations, les acteurs locaux comme notre réseau de transport Artis, des vélocistes et les citoyens. L’idée, c’est de parler du vélo comme d’un vrai moyen de transport durable, de loisir mais aussi de plaisir pour les Arrageois.

Arras a obtenu une nouvelle fois le label Ville à vélo du Tour de France. Qu’est-ce que cela signifie ?

Ce label, décerné par la société du Tour de France, évalue les actions mises en œuvre par les collectivités pour développer la pratique du vélo. Nous l’avions déjà obtenu en 2022, et nous venons de le recevoir à nouveau, au niveau 2. Il reconnaît la stratégie globale portée avec la communauté urbaine d’Arras (CUA) en matière d’accès au vélo et récompense notamment le passage de toute la ville en zone 30, sauf les boulevards. Cette mesure était essentielle pour la sécurité des cyclistes car ce qui est problématique pour eux, c’est le différentiel de vitesse. Si tout le monde est à 30, ça ne crée pas de frustration d’être ralentis pour les automobilistes. C’est une politique qui a clairement apaisé l’ambiance de la ville.

Quels aménagements et services sont proposés aux cyclistes aujourd’hui à Arras ?

On a développé 70 km d’aménagements cyclables sécurisés, 25 km de bandes cyclables, 10 km en double sens. Il y a 13 garages à vélos sur le territoire, plus de 500 arceaux. Nous avons aussi cinq parcours d’apprentissage et 41 écoles inscrites dans le programme « Savoir rouler ». Nous avons par ailleurs renforcé la location de vélos à assistance électrique (VAE) car il y a une grosse demande citoyenne sur le vélo électrique. Aujourd’hui, on propose plus de 500 vélos en location longue durée, mais aussi à la journée. Il y a des VAE, des vélos-cargos, des longtails. Et l’objectif, c’est de dire aux Arrageois : testez le vélo, ça va vous convaincre et vous finirez par en acheter un ! Nous finançons aussi l’achat de VAE pour les vélocistes du territoire.

Quels sont les autres enjeux de cette politique vélo ?

Le vélo est un formidable outil de transition écologique… et sociale ! Nous sommes convaincus que la transition écologique sera sociale ou ne sera pas : il faut embarquer tout le monde dans cette transition. Et le vélo est un excellent moyen pour ça. Il ne génère pas de gaz à effet de serre, il ne fait pas de bruit, il est bon pour la santé. Et surtout : quand on fait du vélo, on ne dépense quasiment rien pour ses déplacements ! Ça développe le pouvoir d’achat.

En plus de cela, Arras est une ville des courtes distances : à peine six kilomètres entre les Bonnettes, à l’ouest et le stade Grimaldi, à l’est de la ville. C’est donc une agglomération très adaptée à la pratique du deux-roues. On peut presque tout faire à vélo à Arras. Et l’avantage non négligeable, c’est qu’on est rarement en retard car on n’a pas de bouchons à vélo ! On a donc tout à gagner à rouler à vélo. Pour soi-même mais aussi pour la collectivité.

Un deuxième label a été attribué récemment à la Ville : Employeur pro-vélo. En quoi cela consiste ?

Ce label, attribué par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUBicy), récompense les employeurs qui facilitent la pratique du vélo. Nous avons obtenu la médaille d’argent cette année et pour les trois années à venir car nous avons mis en place des parkings à vélos sécurisés, une flotte de vélos pour les déplacements professionnels, et bientôt une station de réparation. On propose aussi une formation pour nos agents, pour les aider à comprendre comment prendre sa place sur la chaussée, s’équiper, vérifier les freins, l’éclairage. 32 agents municipaux sont concernés. Et il y a un forfait mobilité durable : 300 euros par an pour ceux qui viennent au travail à vélo. C’est une aide qui permet d’entretenir son vélo correctement sur une année et d’impliquer les citoyens arrageois dans leur sphère professionnelle, pas uniquement sur leur temps libre.

Propos Recueillis Par Julien Caron