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Le marché des légumes d’industrie est, depuis le premier confinement, complètement déstabilisé. Alors que la consommation à domicile se porte bien, la restauration hors foyer est très fortement ralentie.
« À l’annonce du premier confinement, les Français se sont rués vers les conserves, note Delphine Pierron, directrice du Cénaldi, l’association qui regroupe les organisations de producteurs de légumes à destination de l’industrie. Les industries ont dû s’adapter à ce déséquilibre en conditionnant leurs légumes dans des boîtes de format plus petit. »
Délaissant ainsi le marché du surgelé, plus traditionnellement destiné aux cantines et restaurants.
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Les volumes transformés et conditionnés en petits format ont ainsi augmenté. Les surgelés étaient à l’arrêt et la marchandise a dû être réorientée, sauf pour les produits typés restauration collective. « Arrivés à la récolte des légumes, les industries avaient épuisés leurs stocks, il y avait de la demande« , rappelle la directrice.
Même si la consommation domestique a plus ou moins compensé celle de la restauration hors foyer, certains produits ont été perdants. « Nous exportons beaucoup de conserves, explique Delphine Pierron. Mais nous en importons beaucoup également. »
Les conserves consommées par les Français ne contiennent pas toutes des légumes cultivés en France. Par exemple, les légumes de ratatouille, les artichauts, asperges et coeurs de palmiers ne sont pas produits dans l’Hexagone.
Par ailleurs, avec les exportations en berne, les ventes de certains produits franco-français, que sont les petits pois ou haricots vert notamment ont flanché.
Depuis, la production est repartie à une cadence habituelle. La totalité des volumes sont transformés et conditionnés.
« La mauvaise récolte de cette année, et la conjoncture instable va forcément pousser les industriels à revoir leurs stratégies, annonce la directrice. J’imagine qu’ils vont faire un point en évaluant leurs stocks et en définissant leur demande. »
La filière toute entière reste prudente, d’autant plus que les négociations entre les producteurs et industriels vont débuter dans quelques semaines.
Lucie Debuire