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Ce n’est plus un secret pour personne : le changement climatique implique des changements de pratiques dans l’agriculture. Et la Suède ne déroge pas à la règle. Si, a priori, le réchauffement de la planète peut être « bénéfique » à l’agriculture suédoise étant donné son climat d’ordinaire rigoureux (lire l’article ci-dessus), il entraîne aussi tout un tas de désagréments et ajustements.
Le gouvernement suédois mise essentiellement sur un niveau d’autosuffisance plus élevé qu’aujourd’hui et un recours accru aux énergies renouvelables.
« Dans le cas d’une augmentation de 4 °C en 2100, le climat suédois se rapprocherait du climat actuel français ou du nord de l’Espagne, avec un décalage des conditions climatiques équivalentes de 500 à 800 km vers le nord », indique l’Institut français de Suède.
Selon les prévisions du Rossby centre, centre de recherche de l’agence météorologique suédoise (SMHI), en 2085, les changements les plus importants pourraient surtout avoir lieu dans le nord du pays qui verrait sa température augmenter d’environ 6,5 °C par rapport à aujourd’hui durant l’hiver et de 3,5 °C pendant l’été. Cette augmentation entraînerait des alternances d’épisodes de gel et dégel et dans la partie sud du pays, les vagues de chaleurs s’intensifieraient et le risque sécheresse augmenterait. « Les précipitations s’intensifieraient en hiver sur l’ensemble du territoire (30 à 50 %) et diminueraient en été dans le sud. »
Conséquence positive : les périodes cultivables seraient plus longues dans le sud et on observerait une augmentation des zones cultivables dans le nord. Mais, les conséquences négatives sont multiples : « prolifération de maladies et plus particulièrement de la peste, de parasites et d’infection des terres et du bétail », « diminution des chances de survie des espèces durant l’hiver » et « réduction de l’efficacité des produits chimiques de protection des cultures », entre autres.
Parallèlement, la demande en énergie, eau et engrais a considérablement augmenté au cours des dernières décennies. En conséquence, les prélèvements en ressources naturelles ont suivi le rythme, entraînant une déstabilisation des écosystèmes.
Toujours selon l’Institut français de Suède : « En 2014, le système agricole suédois était responsable d’environ 8 % de la consommation totale de pétrole en Suède. » En réaction, « pour réduire la dépendance de l’agriculture à l’égard des combustibles fossiles », des politiques ont été adoptées pour « favoriser les énergies renouvelables avec un objectif de 50 % d’énergie renouvelable en 2020. En 2017, la part d’énergies renouvelables, éolienne et hydraulique majoritairement, dans l’agriculture, était de 45 % ». En comparaison, la part d’énergies renouvelables dans l’agriculture française en 2017 était d’environ 5 %.
Cette augmentation de la demande en énergie dans l’agriculture suédoise est liée en partie à la stratégie alimentaire suédoise. Basé sur la demande, son objectif global est « la mise en place de réglementations pour soutenir une chaîne d’approvisionnement alimentaire compétitive et durable tout en augmentant la production », indique l’Institut français de Suède.
Pour le pays, le but est d’augmenter son niveau d’autosuffisance afin d’être moins vulnérables vis-à-vis de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. En effet, malgré une augmentation de la production agricole, « la production primaire suédoise n’est pas compétitive sur les marchés internationaux : 8,07 milliards de dollars d’importations (Mds$) contre 4,47 Mds$ d’exportations en 2017 ».
E. P.