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À Lille, découverte du supermarché coopératif Superquinquin

01-09-2023

Grand format

Consommation

Superquinquin Lille Fives est un ovni, une alternative à la grande distribution. Le supermarché coopératif appartient à ses membres coopérateurs qui donnent du temps pour son fonctionnement, tout en ayant voix au chapitre dans un grand nombre de décisions. Décryptage.

Superquinquin appartient à ses coopérateurs. © K. S.

Le supermarché coopératif Superquinquin appartient à ses 2000 sociétaires (dont 1300 actifs aujourd’hui) et se veut être une alternative à la grande distribution. C’est à Lille, dans le quartier de Fives et plus précisément aux 53 et 55 rue Pierre-Legrand, qu’il est installé depuis 2017, après la création de la coopérative en 2016.

Créer son propre supermarché

L’idée a germé chez une dizaine de personnes à l’époque. Partis du constat qu’ils voulaient consommer plus sainement et écologiquement, mais qu’il leur fallait « toujours passer par les supermarchés », ils ont choisi de créer le leur.

« On souhaite bien manger, avoir de la transparence concernant l’origine des produits, avec des bons prix et sans taper sur les producteurs », résume Nicolas Philippe, l’un des fondateurs devenu directeur général.

Comment y arriver ? En se structurant en coopérative. Pour pouvoir faire ses courses à Superquinquin, il faut devenir coopératrice ou coopérateur, c’est-à-dire prendre des parts dans le magasin. Mais pas seulement, car elle ou il s’implique dans le fonctionnement du magasin toutes les quatre semaines, sous forme d’un service de 2 h 45 à la mise en rayon, l’accueil, la caisse, à la livraison ou au découpage… « Le défi est de faire fonctionner le magasin à 80 % par les coopérateurs, explique Nicolas Philippe. Chacun fait un effort. »

Trois gammes de produits et de prix

Ce mode de fonctionnement a ses contraintes (erreurs, lenteurs, formations…), mais il a aussi ses avantages : parvenir à faire tourner le magasin avec seulement six salariés à temps plein et garantir une marge commerciale maximale et fixe connue de tous de 23 % pour chaque produit.

L’idée de Superquinquin est de pouvoir y faire toutes ses courses, et de proposer le plus possible des produits respectueux de l’environnement, des conditions de travail, sans oublier l’aspect gustatif pour l’alimentaire. « On n’a pas de religion non plus, indique Nicolas Philippe. Ce qui reste dans le magasin, c’est ce qui se vend ! »

Pour garantir un certain équilibre et pour ne pas proposer des prix trop élevés, le supermarché coopératif propose trois gammes différentes pour chaque type de produits : du biologique, du local et du conventionnel équivalent aux marques de distributeurs.

Un savant mélange qui échoie aux six salariés du supermarché. Ils sont en charge d’encadrer les services des coopérateurs, mais également des achats. Superquinquin travaille avec une soixantaine de fournisseurs pour environ 2 500 références.

Reportage de France 3 Hauts-de-France, octobre 2020. © France 3 HDF

« Une mini-centrale d’achat » confrontée à des inconvénients comme la vitesse d’écoulement des stocks et une capacité de stockage limitée, qui contraignent à faire des arbitrages, notamment dans le choix des producteurs comme pour les fruits et légumes.

Mais Superquinquin travaille pour autant avec de nombreux producteurs locaux comme les Vergers de Viveterres, dans les Flandres, pour les pommes et les jus, les produits de soin Möbius (Roubaix), la fromagerie de l’Écaillon (Cambrésis)

De nouveaux magasins en projet

Après une période compliquée où l’engagement des coopérateurs a baissé et lors de laquelle le supermarché coopératif a été en déficit, la tendance s’inverse depuis un an selon son directeur, avec des chiffres positifs depuis le début de l’année.

La coopérative a aussi choisi d’assouplir les conditions pour devenir sociétaire avec une part sociale minimum de 10 euros, un emploi du temps moins contraignant, la possibilité d’avoir un coopérateur associé. Des choix qui portent visiblement leurs fruits.

Le concept va même faire des petits avec le soutien de la Métropole européenne de Lille et de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) : en septembre, un nouveau magasin coopératif de 200 m2 va ouvrir du côté de la Maillerie à Villeneuve-d’Ascq.

Et un autre est en projet pour ces prochaines années du côté de Lomme et de Lambersart…

Kévin Saroul

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