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Étudiante en quatrième année à l’école d’ingénieurs Junia à Lille, Éléonore Maitre, 20 ans se lance dans l’aventure du 4 L trophy, qui doit se dérouler en février prochain.
Originaire du Mans, où elle a passé une grande partie de son enfance, elle est arrivée pour ses études dans la métropole lilloise. Titulaire d’un baccalauréat scientifique, la jeune femme souhaite devenir ingénieure en agroalimentaire, bien qu’elle ne soit pas originaire du monde agricole ou de l’agroalimentaire.
C’est par le biais des stages qu’elle effectue pendant ses études qu’elle affine son projet professionnel et découvre plus en profondeur ce milieu auquel elle se destine. Un stage à la ferme d’un mois et demi lui a ouvert les portes de l’agriculture. Elle a participé à la traite, à l’entretien de la ferme et des cultures. Un second stage, cette fois-ci sur l’île de la Réunion, lui permet, pendant trois mois de découvrir le métier de conseiller agricole. Elle y fait de l’accompagnement et du conseil aux maraîchers du territoire. « J’ai adoré le contact avec les autres personnes, et pouvoir les conseiller au maximum », affirme Éléonore Maitre.
« Face à la pression d’avoir beaucoup de personnes à nourrir tout en alliant les enjeux environnementaux, il faut réussir à garantir une agriculture respectueuse et durable en restant productif », explique la jeune femme.
En parallèle d’un énième stage, chez Delacre, une biscuiterie, elle prépare le 4L trophy. Si avec sa coéquipière, Garance Saison, elles ont des années de scoutisme à leur actif, Éléonore Maitre a aussi participé à une mission humanitaire en 2021. Elle est en effet partie en Zambie pendant un mois et demi pour aider une association de vétérinaires ayant développé un projet éducatif pour les enfants zambiens.
Elle y a donné des cours, en particulier de conservation de la faune et la flore sauvage. « Ils habitent au cœur d’une réserve naturelle mais ne font pas toujours attention aux animaux sauvages, alors on leur donne une vision extérieure de ce qui se passe. » Pour terminer sa mission humanitaire, elle a mis en place un accompagnement pour l’obtention de lampes solaires à destination d’une cinquantaine de familles zambiennes.
Mais comment s’est-elle retrouvée dans ce nouveau projet du 4L trophy ? Le bouche-à-oreille a encore fait ses preuves. Éléonore Maitre s’est intéressée au challenge alliant raid et humanitaire au Maroc grâce à ses amis. « J’en ai entendu parler par des amis qui l’avaient déjà fait ou qui allaient le faire cette année et ça m’a donné envie. Comme j’aime l’aventure et bouger, ça me paraissait être un projet fait pour moi. »
En ce qui concerne le choix de la copilote, cela s’est fait naturellement : « J’ai demandé à Garance Saison si elle était partante et elle a tout de suite dit oui », se souvient Éléonore. Étudiante à Paris-Dauphine en master finance, Garance Saison s’est engagée dans l’aventure à 21 ans, à la recherche de nouveaux challenges.
Cette aventure, elles l’ont commencé il y a sept mois et depuis elles travaillent sur leur projet à chaque fois qu’elles ont un peu de temps libre. Car raid humanitaire regroupant 2 500 jeunes entre 18 et 28 ans nécessite une préparation. Il faut trouver des apports financiers, des sponsors, acheter la voiture – qu’elles n’ont pas encore trouvée -, la préparer, etc. « On en est encore à la recherche de sponsors pour des dons financiers mais aussi des dons de matériels sportifs et des denrées alimentaires. » L’objectif premier de la course est d’apporter toutes ces denrées et équipements à des enfants du sud du Maroc, par le biais de l’association des Enfants du désert.
L’événement humanitaire permet aussi aux participants de faire des rencontres et de vivre à la fois une expérience de vie et d’apprentissage :« Il faut apprendre la mécanique de la voiture avant le départ pour que, en cas de problème sur la route, on puisse le réparer. »
Mais avant de s’élancer sur la route, il faut acheter la voiture et l’aménager avec des outils précis demandés par les organisateurs, « par exemple une plaque de protection en dessous de la voiture pour la traversée dans le désert », note l’étudiante de Junia.
Pour parvenir à leurs objectifs, en plus des demandes de sponsoring, les deux coéquipières ont lancé une cagnotte en ligne avec un concept original. « Dès qu’une personne fait un don de 5 €, on lui laisse la possibilité de fournir une photo d’elle pour la mettre sur la voiture. Les gens aiment bien l’idée, et pour l’instant on espère obtenir un peu d’argent comme ça. »
Avec l’ensemble des frais d’assurance, de nourriture, d’essence, de matériel et d’achat de la voiture, le budget s’élèverait à un peu plus de 10 000 €. L’inscription au 4L trophy représentant d’ores et déjà 3 400 €. L’équipe Flashmc4L, en référence aux films d’animations culte « Cars », recherche toutefois encore des sponsors pour l’aspect financier et/ou les dons de produits.
Et pour la suite ? Côté études, après la course, Éléonore Maitre partira à la découverte d’autres cultures et modes de fonctionnements grâce à un échange universitaire en Argentine. Par ailleurs, elle réfléchit déjà à d’autres projets, notamment à l’étranger : « Je pense que j’aimerais faire de nouvelles choses, pourquoi pas repartir à l’étranger pour faire de l’humanitaire, en tout cas partir tant qu’il n’y a pas de contraintes au niveau du travail. »
Célia Bouriez