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Education : Campagne ou ville, les jeunes pas égaux

17-02-2022

Actualité

Société

Un jeune sur trois vit à la campagne dans les Hauts-de-France. Des jeunes qui ne vivent pas leur scolarité de la même manière que leurs camarades des villes. C’est ce qui ressort d’une étude que vient de publier l’Insee.

43 % des écoliers, 83 % des collégiens et 96 % des lycéens ne vont pas à l’école dans leur village et doivent parcourir entre 8 et 20 kilomètres en moyenne, bien plus que leurs camarades des villes. © FREEPIK

Est-on tous égaux face à l’enseignement ? On savait déjà que selon le milieu d’où l’on vient, les chances de réussite scolaire ne sont pas les mêmes.

Mais le lieu où l’on habite n’est pas anodin non plus sur la scolarité et les choix qui sont faits. C’est ce que vient appuyer une nouvelle étude de l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques, à l’échelle nationale et régionale.

Des disparités régionales

Les Hauts-de-France sont l’une des régions françaises, derrière l’Île-de-France et Provence-Alpes-Côte-d’Azur, qui compte la plus faible proportion de jeunes vivant à la campagne. Ils sont 27 % des moins de 24 ans, contre 37 % en moyenne en France. « Mais il y a de fortes disparités territoriales au sein de la région », précise Megan Courthial, coauteur de cette étude. Ce taux est ainsi bien plus élevé dans l’Aisne,département le plus rural de la région avec 56 % de jeunes résidant en milieu rural, contre 14 % dans le Nord, un des départements les plus urbains de France, et 26 % dans le Pas-de-Calais.

Les plus jeunes sont un peu plus nombreux à être à la campagne, avec 30 % des 3 à 13 ans « du fait que des jeunes ménages s’installent à la campagne quand ils fondent leur famille, à la recherche d’un cadre de vie moins urbanisé tout en restant à proximité des pôles d’emploi », note la spécialiste.

À l’inverse, à 18 ans, la part des jeunes ruraux baisse de huit points en un an, une situation « principalement motivée par la poursuite des études supérieures », en lien avec la concentration d’établissements d’enseignement supérieur dans les grandes villes. Un chiffre à relativiser : « Les jeunes qui restent à la campagne poursuivent des études professionnelles dans les trois quarts des cas », et se tournent plus souvent vers l’apprentissage qu’en ville (lire aussi l’encadré).

Temps de trajets et distances plus longues

Si vivre à la campagne offre un cadre de vie différent de la ville, cela entraîne des conséquences sur le temps de transport pour aller à l’école.

« Les jeunes ruraux sont plus souvent scolarisés hors de leur commune ». 43 % des écoliers, 83 % des collégiens et 96 % des lycéens ne vont pas à l’école dans leur village.

Ainsi près d’un enfant âgé de 3 à 10 ans sur deux à la campagne doit parcourir, en moyenne, 8 km pour se rendre à l’école, soit 10 minutes de trajet. Dans l’espace urbain, cette proportion ne s’élève qu’à 16 %, « avec toutefois des distances parcourues et des temps de trajets très proches », peut-on lire dans l’étude.

Le passage au collège marque un cap : le pourcentage de jeunes scolarisés hors de leur commune double. 83 % des 11 à 14 ans ruraux changent de ville, contre 34 % des jeunes urbains. Ils parcourent 10 km en moyenne, en une douzaine de minutes.

L’entrée au lycée accroît encore cet écart. Le changement de commune concerne alors la quasi-totalité des jeunes ruraux (contre 60 % des jeunes urbains. « Pour ces jeunes, la distance à parcourir et la durée de trajet s’allongent fortement : 20 km en moyenne pour les premiers contre 12 km pour les seconds et respectivement 22 et 14 minutes de temps de parcours », conclut Megan Courthial.  

Claire Duhar

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