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Moisson. De la poussière qui passe mal, un agriculteur répond

15-07-2019

Actualité

C’est tout frais

Pris à partie par une riveraine pendant qu’il moissonnait son champ d’escourgeon à Maisnil-Dohem (62), un agriculteur du Haut-Pays lui répond et recueille derrière lui de nombreux soutiens.

Le 12 juillet 2019 devait être une journée « normale Â» de récolte pour Joël Rolin et ses fils avant qu’un incident de voisinage ne vienne leur plomber le moral. « Nous étions en train de récolter de l’escourgeon quand une dame est arrivée sur la parcelle et s’est mise à incendier mon fils. Il a bien essayé de lui expliquer que ce n’était que temporaire et qu’il ne faisait pas exprès, mais elle n’a rien voulu entendre Â», rapporte l’agriculteur, le 15 juillet, après que nous l’ayons joint par téléphone.

Selon l’agriculteur, la riveraine qui habite la commune de Maisnil-Dohem n’en serait pas à sa première plainte : « Tous les ans, quand nous épandons du lisier, elle nous appelle pour se plaindre alors que nous respectons les règles et que nous prenons certaines précautions comme le fait de ne pas épandre la veille d’un week-end. On explique que c’est une fertilisation naturelle de nos champs et que cela est utile, mais rien n’y fait. Cette année, elle en remet une couche en se plaignant de la poussière soulevée par la moissonneuse-batteuse. C’est quelque chose dont on a conscience, parce qu’on utilise un broyeur de paille, mais on fait attention au sens du vent Â», se défend M. Rolin.

C’est avec une machine comparable que la moisson s’effectue chez Joël Rolin, via une entreprise de travaux agricoles © Deutz-Fahr

Expliquer ses pratiques

La parcelle en question s’étend sur une largeur de 50 mètres et 200 mètres de longueur. Pour l’agriculteur, « avec une barre de coupe de 7 mètres, on en a donc vite fait le tour… Â»

Si les premières habitations se situent à environ une cinquantaine de mètres, l’exploitant agricole affirme que celles-ci sont également protégées par un rideau de haies.

Dans le même temps, la réaction de la riveraine lui est d’autant plus incompréhensible que le vent soufflait ce jour là dans le sens opposé aux habitations. Lorsqu’il travaille dans les champs sur d’autres communes, Joël Rolin assure ne pas connaître ce genre de désagréments : « S’il y a quelques odeurs, on se fait un peu charrier, mais ce n’est jamais agressif et nous prenons le temps d’expliquer pourquoi on fait telle ou telle chose Â».

Des réactions en forme de soutien

En colère suite à cet incident du 12 juillet, l’agriculteur décide le lendemain de poster un message sur le réseau social Facebook où il décrit ses états d’âme : « Mais où va-t-on ? Cela ne va plus. Il ne faut pas moissonner la nuit, il ne faut pas le faire non plus le jour et pas non plus le week-end. Il faudrait que les gens redescendent sur terre ? C’est sûr, le cul dans un fauteuil, on ne fait pas de poussière (…) mais quand il n’y aura plus d’agriculteurs… Â»

Dans les heures et les jours qui suivent, les messages de sympathie s’accumulent pour Joël Rolin.

La publication datée du matin du 13 juillet est un succès et crée le buzz : plus de 250 « like Â», environ 70 commentaires et plus d’un millier de partages (!) L’agriculteur, qui ne s’attendait pas vraiment à cela, est rassuré : « C’est quand même dommage, admet-il. Il faut toujours que certaines personnes tapent sur la main qui les nourrit. Heureusement, ce n’est pas la majorité des gens que nous rencontrons Â».

Vincent Fermon

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