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6 h 30 dans la campagne flamande. À Zegerscappel (59), dans un champ, ils sont une dizaine le dos courbé en train de ramasser les courgettes. Un travail quotidien et minutieux car la récolte n’attend pas. Antoine Licour, agriculteur dans l’EARL Licour qui possède trois hectares de courgettes, supervise ses neuf saisonniers venus travailler 3 h à 3 h 30. Comme Léa Fauquembergue, 19 ans, qui y travaille plusieurs fois par semaine.
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Étudiante en Staps, licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives, Léa Fauquembergue a décidé de travailler pour la première fois en tant que saisonnière agricole cet été. “Je préfère le travail manuel et je n’avais pas du tout envie de me retrouver assise sur une chaise dans un bureau tout l’été.”
“Au début de l’été, j’ai travaillé à la ferme Hamez, à Zegerscappel, où on a coupé des brocolis. Maintenant, je ramasse les courgettes environ deux à trois fois par semaine, ici. Et je travaille aussi chez un maraîcher, à Clairmarais, avec ma cousine. J’y fais davantage de missions : on enlève les mauvaises herbes, on pose des tuyaux, on travaille dans les serres, on plante des légumes, comme des choux et des salades, mais principalement on ramasse les pommes de terre à la main”, souligne l’étudiante.
La récolte de courgettes, assez redondante, décourage parfois d’autres saisonniers. Quelles que soient les conditions météorologiques, les courgettes n’attendent pas. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse canicule, les saisonniers doivent récolter. Physiquement, “au début il faut prendre le coup de main, mais comme j’ai l’habitude de faire du sport à côté ça se passe bien. Et puis je dirais que je me dépense bien, je bouge et ça me permet de faire quelque chose de ma journée. Ça évite de me lever à des 12 h ou 13 h”, plaisante la jeune femme, qui ne voit pas de “contrainte” à ce job d’été.
C’est souvent ce que les jeunes – les saisonniers ont souvent entre 16 ans et 20 ans – viennent faire : s’occuper, travailler pour avoir un peu d’argent de poche ou pour financer leurs études, un permis de conduire, des vacances et leurs projets par la suite. Souvent, les saisonniers agricoles entendent parler des récoltes par le bouche-à -oreille, ou connaissent d’autres saisonniers travaillant dans l’exploitation. “Ils viennent souvent entre copains“, explique Christine Licour, agricultrice dans l’EARL.
Que ce soit un premier emploi ou pas, être saisonnier agricole apporte une expérience importante. “Ça permet d’apprendre ce qu’est le travail, qu’il faut le faire correctement, être régulier”, liste Léa Fauquembergue, mais aussi le respect, la ponctualité. Cela permet aussi à certains jeunes de savoir ce qu’ils veulent faire ou ne pas faire de leur vie professionnelle.
Léa Fauquembergue, elle, est déjà prête à retravailler l’an prochain comme saisonnière agricole. “Si je trouve un travail qui corresponde davantage à mon choix de carrière pour plus tard, par exemple de l’animation en centre aéré, je privilégierai ça, sinon je candidaterai à nouveau pour être saisonnière agricole”, souligne-t-elle, prête à être la VRP du métier auprès d’autres jeunes. “Je leur dirai que l’ambiance de travail est plutôt bonne, les dirigeants pensent à leurs employés en leur proposant des pauses et en offrant boissons et gâteaux. J’en parle à mon entourage, à mes amis et à d’autres personnes de mon âge parce que c’est un travail intéressant pour nous, les horaires sont peu prenants et puis il est facile d’être embauché”, conclut la saisonnière.
Célia Bouriez