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14-03-2024

Christian Poiret : « Mon objectif, c’est de rendre les Nordistes heureux »

Christian Poiret, le président du conseil départemental du Nord, le revendique : il aime les gens. Et pour lui, on peut toujours faire plus.

le président du Département du Nord, Christian Poiret, lors du Salon de l’agriculture 2024. À droite, Patrick Valois, vice-président au Département en charge de la Ruralité et de l’environnement

« Les collectivités doivent être gérées comme des entreprises, pas dans l’idée de faire des marges mais dans le but de toujours en faire plus pour les habitants. » Christian Poiret, président du conseil départemental du Nord fait partie de ces hommes politiques, bien qu’il n’ait jamais été encarté, qui ont le sens de la formule. Venu du privé, Christian Poiret est un ancien négociant d’acier inoxydable, mais il touche aujourd’hui à bien des domaines et se dit guidé par un objectif : rendre les Nordistes heureux.

Le Département du Nord a la particularité d’être à la fois très urbanisé et rural, comment fait-on pour concilier les intérêts de tous ?

Effectivement, le Nord est éclectique. On a à la fois la Métropole européenne de Lille, avec son 1,2 million d’habitants, très urbanisée, mais aussi un certain nombre de communes de « moyenne » urbanisation et toute une partie rurale. Le Nord, c’est 648 communes !

Mais la première compétence du Département, c’est de protéger les habitants, quel que soit leur lieu d’habitation. Cette fonction de protection, 78 % du budget du Nord y est alloué et se répartit en quatre priorités. La première, permettre aux allocataires du RSA de retrouver un emploi.

Ensuite, protéger les enfants qui sont à l’aide sociale à l’enfance, il y en a 22 000 dans le Nord, dont 12 000 qui sont placés. De l’autre côté, je veux permettre aux Nordistes de bien vieillir en leur permettant de rester le plus longtemps possible chez eux et enfin, le Département accompagne les personnes porteuses de handicaps en y consacrant chaque année un budget de 200 millions d’euros.

Parallèlement, dans nos compétences nous avons aussi les collèges, 202 publics dans le Nord, ainsi que la voirie et l’aménagement du territoire, financés chacun à hauteur de 85, 90 et 64 millions d’euros.

Comment œuvrez-vous pour l’agriculture ?

C’est une compétence non obligatoire du Département mais nous y consacrons 1,3 million d’euros par an, auxquels s’ajoute 200 000 euros que nous injectons dans le dispositif régional Pass’agri filières.

Nous destinons aussi cinq millions d’euros pour l’achat de produits en circuit court qui servent dans les cantines des collèges et j’aimerais, demain, dans les Ehpad. L’idée est de faire travailler nos agriculteurs ! L’an passé, quand nous avons dû mettre en place des colis solidaires (28 500), ce n’était que du circuit court en partenariat avec Solaal.

On va se le dire, j’ai besoin du monde agricole, il représente 11 600 emplois dans le Nord, c’est de la richesse. Donc il est évident qu’on souhaite apporter notre pierre à l’édifice. C’est pourquoi il a été décidé au Salon de l’agriculture la création de Inord agri, un dispositif qui viendra aider les agriculteurs dans leurs démarches administratives (lire notre édition du vendredi 1er mars).

Dans le Nord, une autre problématique est celle du foncier agricole. Quel regard portez-vous sur la densification de l’espace ?

En ce qui concerne l’agriculture, il y a un phénomène qui est que les grandes exploitations mangent les plus petites et ça, nous n’avons pas de moyen d’action dessus. Pour ce qui est de la densification, il faut en parler en pensant à l’objectif de zéro artificialisation nette des sols (ZAN) car, il y a un vrai paradoxe induit par ce ZAN.

On nous demande de favoriser le développement économique des territoires, ce qui nécessite la construction de logements. Mais où ? Parallèlement, on demande aux investisseurs de compenser leur impact en recréant des zones humides ou boisées… Sur des terres agricoles !

Ça ne tient pas ce raisonnement, c’est hypocrite. Donc des choix devront parfois être faits : soit pas d’entreprise, soit pas de compensation… Mais bon, pour le développement économique ça peut être compliqué !

Selon vous, quels sont les trois enjeux principaux que doit relever le Département du Nord ?

D’un point de vue agricole, les trois grands enjeux sont de garder les exploitations, donner les moyens nécessaires aux agriculteurs et les aider à aller chercher des subventions françaises et européennes, et enfin, développer le plus possible les circuits courts et que les Nordistes prennent conscience que les agriculteurs qu’on bénissait pendant le covid sont toujours là… Et d’un point de vue plus général, l’enjeu principal c’est toujours celui de protéger les Nordistes, dans tous les secteurs. 

Lire aussi : Politique : Quel rôle pour les élus locaux face aux catastrophes climatiques ?

Lire aussi : Démystifier la densification

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Propos recueillis par Eglantine Puel

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