En mars 2020, tandis que les Français étaient appelés à désigner le représentant de leur commune, Hugo Biolley, s’apprêtait à dépoussiérer l’image de maire. Candidat à la mairie de Vinzieux, une petite commune de 500 âmes située au nord de l’Ardèche qui l’a vu grandir, le jeune Ardéchois a cumulé les articles de presse dès l’annonce des résultats.
La raison d’un tel engouement ? Son âge : 18 ans au moment du dépouillement. Un chiffre qui peut faire froncer les sourcils. Il suffit pourtant d’échanger quelques minutes avec le jeune homme pour comprendre ce qui l’anime. « J’ai vu grandir ce village en même temps que moi, je suis passionné par ce qu’il se passe dans ce petit territoire. »
La voix est calme et affirmée, à l’image d’un élu déjà bien habitué à l’exercice de l’interview. « Enfant, j’adorais écouter les débats télévisés, même si je ne comprenais pas forcément le fond », confie-t-il, les lunettes vissées sur le nez et le sourire aux coins des lèvres.
Durant ses premières années de mandature, Hugo Biolley a connu de nombreuses crises. Le Covid-19, tout d’abord, puis l’inflation galopante, et enfin, les soubresauts démocratiques de l’Assemblée nationale il y a quelques mois. « J’ai été agréablement surpris de voir à quel point les communes, les conseillers municipaux et les bénévoles des associations sont un maillon important et un garde-fou démocratique de dialogue. »
Depuis son élection, le maire à l’allure juvénile s’attache à informer le plus clairement possible ses administrés. Le premier objectif a été atteint en 2021, lors de la création d’un restaurant et bar à vin au sein du village, véritable lieu de lien social et de convivialité. Le second, bien plus ambitieux, ne devrait plus tarder à voir le jour. « Nous allons déplacer la mairie au sein de l’ancienne école du village qui n’accueille plus personne depuis 25 ans et y aménager une salle des associations et un espace de convivialité, que les habitants pourront faire vivre à leur guise ! » Persuadé que la diversité des activités et la convivialité structurent une vie de village réussie, le jeune édile souhaite casser l’image d’une ruralité « refermée sur elle-même et négative ».
Bien qu’elle représente une vocation, la vie d’élu est pourtant loin d’être une routine au long fleuve tranquille. « C’est même une remise en question perpétuelle ! Trouver des solutions en équipe, c’est justement ce qui me passionne. » Même si cet engagement demande de passer une journée entière à déblayer les dégâts provoqués par des inondations. « lI y a deux ans, nous avions déjà connu un épisode cévenol similaire qui nous a incités à réaliser des travaux et à travailler sur des linéaires d’eaux pluviales… Nous avons pu constater que ces aménagements ont limité les dégâts cette année », détaille-t-il, avec une once de fierté du travail bien fait.
Quant aux prochaines municipales en 2026, Hugo Biolley ne préfère pas les évoquer. Il faut dire qu’à 23 ans, l’édile mène une double vie : celle de maire et d’étudiant à Sciences Po Grenoble. Pour ses camarades de classe, le jeune homme s’apparente en réalité plus à un alien qu’à un simple étudiant aux grandes responsabilités.
« Que ce soit dix minutes avant ou après les cours à l’université, je suis en réunion. Je mets toute mon énergie dans le mandat grâce à un parcours universitaire aménagé, un peu comme pour les athlètes de haut niveau. » Si le marathon de maire est quelque peu différent, la rigueur et la ténacité constituent, en effet, des qualités tout autant requises.
Léa Rochon, Apasec
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