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Dans leur note de conjoncture mensuelle, Coop de France Nutrition animale et le SNIA (industriels privés) constatent, pour le mois de septembre 2020, une augmentation de 3,6 % de la production française d’aliments composés par rapport à septembre 2019. Tous les secteurs ont affiché une orientation positive : +3,1 % pour les aliments bovins, +4 % pour les aliments porcs et + 3,8 % pour les aliments des volailles.
Il faut considérer que septembre dernier comptait un jour ouvré de plus que son homologue de 2019, ce qui pondère le niveau de la hausse. L’analyse est plus fiable sur la période des neuf premiers mois de l’année. Sur ce laps de temps, la production nationale a diminué de 1,1 % sur 2019, avec 14,3 millions de tonnes (Mt), les aliments pour bovins reculant de 1,4 %, avec 4,75 Mt, le même taux de régression étant observé pour la volaille, avec 6,1 Mt. Seul l’aliment pour les porcs a opéré une légère progression, de 0,9 %, en atteignant 3,6 Mt.
Cette évolution positive du secteur porc reste liée à la demande pour l’exportation vers la Chine depuis la décimation sanitaire de son cheptel porcin. Mais l’Empire du Milieu est en voie de reconstitution de son cheptel, à grands coups d’achats massifs de soja et de maïs sur le marché mondial. Le soutien apporté par la crise chinoise risque de ne plus durer longtemps, privant l’élevage européen d’un débouché exceptionnel.
La plupart des observateurs estiment que la production globale d’aliments du bétail, en France comme dans l’Union européenne, devrait accuser pour l’exercice 2020 un recul de l’ordre de 1 % sur l’année précédente. Les prévisions de FranceAgriMer sur l’utilisation de céréales (blé, orge et maïs) par les fabricants français d’aliments du bétail, pour la campagne céréalière en cours, vont dans ce sens, avec 8,9 Mt contre 9 Mt en 2019/2020.
Pour le moment, le sujet d’inquiétude des fabricants d’aliments du bétail et des éleveurs est l’augmentation des coûts de production provenant de la hausse importante du prix des matières premières, qu’il s’agisse des céréales, des tourteaux ou autres sous-produits (son, drèches, etc.).
La note de conjoncture des deux organisations professionnelles précitées retient notamment l’exemple du prix des céréales passé de fin août à début novembre, de 190 € à 220 € pour le blé fourrager, soit une hausse de 10,5 % en deux mois. Le prix de l’orge augmentant, dans le même temps, de 11,5 % et le maïs de 12,8 %.
Par l’adaptation de leurs formules de fabrication, leur gestion des achats de matières premières, les fabricants d’aliments parviennent à lisser leurs prix de sorte à atténuer la répercussion des coûts de production sur le prix final de l’aliment. Mais la marge de manœuvre a ses limites.