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À Tourmignies (59), entre Phalempin et Mons-en-Pévèle, Amandine et Jonathan Tripier se démènent depuis trois semaines à la Ferme des Wattines pour maintenir leur exploitation à flot. Ces horticulteurs se sont pris un coup de massue le 16 mars 2020 avec l’annonce d’un confinement général et la fermeture de tous les commerces non essentiels, dont le leur. Un coup dur pour toute la profession.
“Il fallait réagir et trouver le moyen
de gagner notre vie.”
En quelques jours, ils décident de se lancer dans la livraison de leurs plants de salades, choux, artichauts, fraises… et bien sûr de fleurs dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres autour de l’exploitation.
« Il fallait réagir et trouver le moyen de gagner notre vie. On essayait de freiner le développement des fleurs mais on ne peut pas le faire longtemps. La seule solution qu’on ait trouvée, c’est la livraison“, explique Jonathan Tripier.
Création d’un catalogue, communication sur les réseaux sociaux, échanges avec les clients par mail et téléphone, préparation des commandes, c’est toute une organisation qu’il a mise en place avec sa femme. « On s’organise pour répondre au mieux. »
Pour Jean Dubois, horticulteur à Béthune (62), la solution est passée par le drive. Membre du réseau Court circuit, il gère un drive fermier hebdomadaire sur son exploitation. « On sait très bien qu’on ne fera pas la bascule de vendre 100 % par ce canal, mais la progression des commandes m’incite à dire qu’on pourrait peut-être faire 10 à 15 % de notre production en drive. » Une goutte d’eau pour sauver ce qui peut l’être.
L’autorisation, depuis le 1er avril, de vendre des plants potagers à visée alimentaire (légumes, petits fruits, aromatiques) a insufflé un peu d’espoir. « C’est une très bonne nouvelle, on va pouvoir commercialiser une partie de notre production », réagit Jean Dubois, qui produit 80 % de fleurs et 20 % de plants potagers.
« Ça change tout pour nous. La livraison, c’est bien pour dépanner et éviter de jeter, ajoute Jonathan Tripier. Si les fleurs bisannuelles et annuelles se vendaient plutôt bien par livraison, pour les plants potagers, c’était plus incertain. »
Jean Dubois réfléchit aussi à se lancer dans la livraison pour les fleurs. « Est-ce qu’on a vraiment le choix quand on a des milliers de plantes bisannuelles qui vont aller directement au compost ? Il y aura bien des mesures de soutien, mais comment se mettront-elles en place réellement et dans quelle mesure ? »
Jonathan Tripier, comme Jean Dubois, n’espère désormais qu’une chose : l’autorisation de pouvoir vendre à nouveau des fleurs directement.
Claire Duhar