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24-04-2025

Emma Cossart, une jeunesse engagée

Convaincue des vertus de la jeunesse, Emma Cossart a été élue présidente du Parlement des jeunes pour l’eau du bassin Artois-Picardie. À 22 ans, elle devient porte-parole d’un combat local, mais pas seulement.

Présidente du Parlement des jeunes pour l’eau (PJE), ça pourrait sonner comme un aboutissement : mais pour Emma Cossart, 22 ans, ça n’est que le début. « Je n’avais jamais été engagée avant  », déclare-t-elle comme un aveu.

Au milieu du parc de la Citadelle à Lille, Emma est assise droite, la mine sérieuse. La Nordiste, originaire d’Hazebrouck, n’a pas d’explication romancée pour raconter son envie de s’engager. À part peut-être une enfance au milieu des chevaux dans le centre équestre de ses parents, une sœur aînée agricultrice qui lui faisait part de ses soucis, un job d’été en coopérative, au contact des agriculteurs en première ligne des dégâts causés par le changement climatique.

Passer à l’action

Après trois ans d’études à Sciences Po Lille, arrive le moment de choisir un master, dernière étape avant l’entrée dans le monde professionnel. Il n’est plus question de se lancer dans les relations internationales, comme elle le voulait au début de ses études. Emma Cossart hésite à se tourner vers l’agronomie, mais un cours sur l’environnement assied son envie d’agir, désormais « plus question de juste aller à des conférences et de lire des romans », elle veut passer à l’action.

Son choix final se porte donc sur le master  management de politique publique réalisé en double diplôme avec la prestigieuse école de commerce Edhec : « J’en ai parlé lors de mon discours de candidature (au PJE, ndlr), se rappelle-t-elle. J’ai aussi évoqué mon rapport d’expertise en cours pour l’Agence de l’eau, et ma participation au PJE à Budapest. »

Une tirade convaincante, puisqu’elle a été élue pour représenter les membres du PJE du bassin Artois-Picardie pendant deux ans le 19 mars. Une cinquantaine de jeunes composent le parlement, dont la majorité est issue de groupes scolaires partenaires de l’Agence de l’eau. Emma, elle, était « candidate libre ».

Désormais, elle est à la tête d’un groupe de travail de cinq jeunes qui agissent avec une liberté totale : « C’est un engagement bénévole donc on s’organise comme on veut. On va essayer de faire deux à trois réunions par mois en plus des séances officielles du PJE, parce qu’il faut avancer quand même », affirme-t-elle en souriant.

La joviale présidente, qui tient sa feuille de note entre ses mains pour n’omettre aucun détail, ne manque pas d’idées pour faire avancer le PJE. « J’aimerais créer du lien entre les jeunes, car on vient tous d’endroits différents, et pourquoi pas lancer une revue sur ce qu’on fait  », détaille-t-elle.

Au parlement local, pas de politique, de grands discours ou de revendications : « On est plus sur de la sensibilisation, de l’échange. On réfléchit sur les actions pour protéger la ressource, aménager la ville et avoir des points d’eau pour accueillir de la biodiversité », précise-t-elle. La politique, peut-être que ça sera pour plus tard, mais pour l’instant l’étudiante préfère s’en amuser : « On n’a pas notre carte au parti écolo  », rit-elle.

Son statut de présidente lui donne l’opportunité de représenter la voix de la jeunesse au comité de bassin. Pour Emma Cossart, avoir la vingtaine ne signifie pas se terrer dans l’immobilisme en attendant d’acquérir de l’expérience pour se sentir légitime : « Sur l’environnement en particulier, je pense qu’on a le droit de participer et de se faire entendre car nous serons les plus impactés », martèle-t-elle, en se félicitant de pouvoir dialoguer avec tous les acteurs : agriculteurs, citoyens, associations, élus. D’apprendre « de chacun d’eux ». L’autre force de la jeunesse, c’est d’apporter une vision rafraîchie : « C‘est source de nouveauté, d’inspiration, clame-t-elle. Les jeunes du PJE ont plein d’idées. Crois-moi, ça fuse !  »

« Il ne faut pas forcément s’y connaître »

Quant à la question de l’eau, « je pense qu’il ne faut pas forcément s’y connaître pour s’engager, défend-elle. L’eau ça compte pour tout : l’économie, l’aménagement du territoire… C’est une ressource vitale, sans eau on ne peut pas vivre.  »

Son énergie et ses convictions, Emma Cossart va avoir la lourde tâche de les porter au Parlement français des jeunes pour l’eau, qui réunira une trentaine de jeunes issus des six parlements locaux de France. Le premier rendez-vous est fixé du 6 au 9 juin, sous le soleil de Nice, en amont de la conférence des Nations Unies sur l’océan. Emma Cossart y apportera une vision claire : « Mon but, c’est vraiment que l’on change de vision sur l’eau. Comme c’est facile d’y avoir accès, on pense que c’est pas grave de la gâcher. Mais il ne faut pas attendre le dernier moment pour réagir. » 

Anaëlle Charlier

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artois eau Hauts-de-France

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