Du haut de ses 10 ans, Manon Paillart a épaté tout le monde lors du concours régional de labour le 28 août dernier, à Terre en folie en le remportant, tout simplement !
Cette victoire inattendue, elle l’a partagée avec son père Nicolas Paillart, 42 ans, son « coach » qui, bien que discret, ne cache pas sa fierté.
Tout a commencé une semaine avant le concours régional quand un des participants au concours, ami de Nicolas Paillart, l’appelle en lui demandant si Manon ne serait pas intéressée. « J’ai dit à Manon qu’on serait à la neuvième place sur neuf participants ! »
Manon, elle, de son côté, a pris le temps de la réflexion : « Je ne savais pas faire de courts-tours (demi-tours à faire pour réaliser des sillons de biais). Puis je me suis dit que je savais labourer depuis mes 6 ans, j’aimais ça et donc j’ai voulu tenter ma chance et que de toute façon je serais forcément première dans ma catégorie. »
À une semaine du concours, il a donc fallu sortir la vieille charrue bisocs de la marque Grégoire Besson, « dont il a fallu ôter la rouille ! Tous les après-midi, on s’est entraîné », raconte Nicolas Paillart. « J’ai appris les courts-tours deux jours avant le concours, se souvient Manon. Papa est un bon coach, il ne s’est énervé qu’une seule fois, sur le siège du tracteur qu’il n’arrivait pas à régler pour moi », plaisante la jeune fille.
Le grand jour arrivé, le tracteur de la marque Valtra avait été décoré par les soins de Manon, aidée de « tonton, tata Isabelle et maman. » Comprenez l’associé de Nicolas, René, sa femme Isabelle, et Hélène, la mère de Manon.
En rose fluo, la jeune fille s’élance. Objectif, labourer en deux heures maximum une parcelle d’ares. Une petite partie de la parcelle est à labourer en lignes droites, le reste de biais. « J’ai eu quelques soucis, notamment avec le tracteur qui s’arrêtait régulièrement. Vu que je ne suis pas lourde, la sécurité s’enclenchait, explique-t-elle. Quand le jury a annoncé qu’il ne restait plus que 18 minutes pour finir, j’ai un peu stressé ! Finalement tout s’est bien passé, sauf un bourrage à la toute fin. »
Mais son sort est scellé, il n’y a plus qu’à attendre les résultats. « Quand ils ont fait la remise des prix, ils annonçaient les places par ordre dégressif. Ils donnent la neuvième place, et ce n’est pas nous », sourit, malicieux, Nicolas Paillart.
Huitième place, septième place, sixième place… « Mon nom n’était toujours pas annoncé ! » Dans les têtes, l’idée commence à germer : se pourrait-il que Manon monte sur le podium ? « Honnêtement, le cœur, il battait de plus en plus vite. On s’est même dit à un moment qu’ils l’avaient peut-être oubliée », plaisante Nicolas Paillart. Troisième place, deuxième place…
Finalement, la nouvelle tombe : Manon a gagné ! « Papa a failli pleurer ! » L’intéressé nuance : « J’avais les yeux un peu humides… » En tout cas il y a une chose qu’il avoue facilement, « j’étais très fier ! »
Résultat : un chèque de 600 €, un sac, une maquette de charrue… Et un pulvérisateur offert par les Jeunes Agriculteurs, « que l’on remercie pour ça et pour avoir laissé Manon participer ! » « J’ai tout gardé ! J’ai juste donné le pluviomètre à Papa. » On est sûr qu’il a apprécié.
Cette victoire est une consécration pour Manon qui, elle le sait depuis toujours, veut être agricultrice. « Depuis qu’elle est bébé elle m’accompagne dans les champs. Elle a toujours aimé ça », confirme Nicolas Paillart.
« Ce que je préfère, ce sont les animaux. Quand je serais agricultrice, j’aurais des vaches normandes parce qu’elles sont trop belles », affirme Manon. L’idée : reprendre la ferme de son père, installé en polycultures et élevage laitier. Pour Manon, qui a repris le chemin de l’école, il n’y a pas eu de « vacances » comme on l’entend puisque pour elle, les vacances, « c’est ici, à la ferme ! »
Du fait de son jeune âge, Manon Paillart n’a pas pu représenter la région au concours national. C’est Victor Vasseur qui a endossé ce rôle (lire en page 17) : « On encourage Victor de tout cœur ! Si je le peux, j’aimerais pouvoir participer régulièrement aux concours de labour et un jour peut-être aller moi aussi au concours national ! Je me ferais ratatiner mais ce n’est pas grave. » Nous n’en sommes pas si sûrs…
Eglantine Puel
Lire aussi : Concours : Victor Vasseur laboure pour les Hauts-de-France
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