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Ce rapport formule vingt propositions pour développer les énergies renouvelables dans le secteur agricole. «L’agriculture peut jouer un rôle encore plus important dans la production d’énergies» renouvelables «un rôle pivot dont nous ne pouvons ni ne devons faire l’économie», a indiqué le député Jean-Luc Fugit (LREM-Rhône) lors d’une conférence de presse le 21 juillet.
Ce fils d’agriculteur «et fier de l’être», devenu docteur en chimie est co-rapporteur avec le sénateur Roland Courteau (PS-Aude) de ce rapport intitulé «l’agriculture face au défi de la production d’énergie».
Tous deux partent du postulat que « l’agriculture est par essence productrice d’énergie (…) par l’intermédiaire de la production animale et végétale » et qu’elle peut contribuer à développer encore plus d’énergies qu’elle ne le fait actuellement.
« Mais priorité doit rester à la mission de production alimentaire », a martelé Jean-Luc Fugit. Il n’est pas question, pour l’OPECST qui a validé ce rapport à l’unanimité, de donner plus de terres à l’artificialisation des sols. «Il faut éviter que les terres agricoles de qualité ne disparaissent, au profit, par exemple de l’agrovoltaïsme», a affirmé le député.
Même si l’agriculture, «de par son type d’activité de production, émet un niveau important de gaz à effet de serre (GES) par rapport à l’énergie qu’elle consomme», il faut souligner qu’à ce jour, environ 50 000 exploitations sont concernées par la production d’énergie, assurant déjà 20 % de la production d’énergies renouvelables (396 GWh, soit 3,5 % de la production nationale d’énergie).
Afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, il faut envisager de multiplier ces chiffres par trois, en 30 ans. Les enjeux sont importants en termes financiers, sociétaux, environnementaux et naturellement agricoles.
Cependant le secteur agricole est à même de fournir quinze énergies renouvelables que l’on peut regrouper dans sept secteurs :
S’appuyant sur les conclusions du rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie publié en février 2019, l’OPECST table à l’horizon 2050 sur un développement de l’éolien agricole (6439 millions de tonnes équivalent pétrole – Mtep) devant le biogaz (4129 Mtep), la biomasse chaleur (1619 Mtep), les biocarburants (1510 Mtep) et le solaire photovoltaïque (1504 Mtep).
Près de 280 000 exploitations produiraient ces énergies renouvelables. Jean-Luc Fugit a appelé à «développer de manière prioritaire la méthanisation» qui permet de produire du biogaz à partir de déchets organiques.
Outre la production d’énergie, l’agriculture peut également la stocker. «C’est un sujet décisif», ont indiqué les deux parlementaires qui citent notamment les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), les batteries et surtout l’hydrogène.
Si l’OPECST veut développer la recherche autour de ces énergies, elle appelle également à une meilleure (in)formation des agriculteurs «afin de [les] préparer au mieux (…) à opérer cette transition agroécologique». Qu’elle soit initiale ou continue, «il faut muscler le jeu pour qu’il y ait des productions d’énergies renouvelables dédiées dans le milieu agricole», a insisté Jean-Luc Fugit qui veut également réorganiser les accompagnements financiers.
Dans sa ligne de mire, l’éolien qui «a bénéficié de soutiens publics non négligeables depuis une vingtaine d’années» et qui ne semble plus faire consensus aujourd’hui sur de nombreux points, en termes d’acceptabilité.
Il propose donc de «rééquilibrer ces soutiens» dans le mix énergétique au profit notamment de l’agroénergie et de projets de territoires. Avec en prime la création d’un label Agroénergie qui préviendrait les conflits d’usages, qui inclurait le cycle de vie du projet et incarnerait l’approche territoriale.
Les principales propositions du rapport
Parmi les onze propositions sectorielles, on note :