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Cela fait des semaines que nous n’avons pas vu la pluie. Un comble lorsqu’on sait qu’à la sortie de l’hiver, la situation était relativement bonne. « La pluie tombée cet hiver a permis de bien recharger les nappes, explique Jacques Blarel, responsable du service production végétale à la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais. Le dernier relevé piézométrique montre que les nappes sont bien rechargées. À date, la situation est bien meilleure que celle de l’année dernière. »
Malheureusement, cela n’aura pas suffit. Les préfets du Nord et du Pas-de-Calais ont classé, le 29 mai 2020, les deux départements en vigilance sécheresse. Un état qui arrive plus tardivement que l’an dernier, mais qui est préoccupant.
Dans son communiqué, la préfecture du Nord constate que “depuis les dernières semaines, suite notamment au temps chaud et sec, la situation hydrologique s’est considérablement dégradée en surface. Les débits des cours d’eau ont diminué jusqu’à atteindre actuellement des seuils de vigilance sur la plupart des stations.” Elle précise que le département est en état de vigilance sécheresse jusqu’au 30 juin 2020, pour l’instant.
De son côté, la préfecture du Pas-de-Calais indique que “depuis le 15 mars, les températures sont très au-dessus de la normale (+2,8 °C en avril). L’ensoleillement est très significatif par rapport aux moyennes et le déficit de pluviométrie atteint 44 %. De ce fait, l’indice d’humidité des sols superficiels est bien en dessous de la normale. Nous sommes en situation de quasi-sécheresse agricole.“
Les citoyens sont ainsi appelés à raisonner leur consommation d’eau. Mais pour l’instant, selon le conseiller de la chambre ” il n’y a pas de raison que les préfets annoncent des restrictions concernant l’utilisation de l’eau “.
La sécheresse superficielle des sols est, elle, bien notable. « Les cultures de printemps souffrent, constate Jacques Blarel en indiquant un champ de maïs. Ça ne pousse pas. Surtout dans les sols légers. »
D’autant plus que le vent, bien actif ces derniers jours, dessèche les sols et les cultures. Betteraves, pommes de terre, légumes de plein champs, arbres… Toutes les cultures récemment semées sont logées à la même enseigne. Les céréales d’hiver et le colza tirent un peu leur épingle du jeu. Ils sont bien implantés et peuvent puiser l’eau du sol plus profondément.
« Cela devient problématique, constate le conseiller de la chambre d’agriculture. Nous ne sommes pas équipés pour irriguer les cultures. Notre réseau d’écoulement des eaux est orienté vers la mer afin d’éviter les risques d’inondations l’hiver. » Ainsi, notre région n’est pas dotée de bassins de rétention pour stocker l’eau si abondante dans notre région autrefois.
La bonne nouvelle dans tout cela ? « Les plantes ont une capacité à résister et à s’adapter aux conditions extérieures et deviennent plus résistantes », tente d’optimiser Jacques Blarel.
Lucie Debuire