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Quatre lycéennes d’Anchin à la conquête de l’Andalousie

28-09-2023

Grand format

C’est tout frais

Iris, Angèle, Louise et Eulalie sont lycéennes à l’Institut d’Anchin. Elles ont passé trois semaines caniculaires près de Séville, en Espagne, au sein d’une ferme pédagogique. Deux d’entre elles racontent leur Erasmus et leurs indélébiles souvenirs.

De gauche à droit, Eulalie, Iris, Angèle et Louise, lycéennes à l’Institut d’Anchin, sur le tarmac andalousien. © Iris Dupont

Elles ont dix-sept ans, sont en filière sciences et technologies de l’agronomie et du vivant (STAV) à l’Institut d’Anchin et elles ont conquis l’Andalousie. Une partie du moins : Séville et sa campagne, où elles se sont rendues du 18 juin au 9 juillet 2023, dans le cadre d’un échange Erasmus proposé par leur lycée. De retour en France, la tête encore chargée de souvenirs, elles ne cachent pas leur joie : “Si c’était à refaire, je le referai les yeux fermés”, s’enchante Iris Dupont. “Je recommande l’expérience à mille pourcents”, renchérit Louise Louchart.

Louise (à gauche) et Iris (à droite) racontent leurs souvenirs inoubliables. ©Louise Louchart

Une ferme XXS

Logées à Séville, en autonomie, les quatre copines empruntaient un bus chaque matin durant une quarantaine de minutes. Elles sillonnaient les champs d’Andalousie, jusqu’à atteindre La Granja Escola, la ferme pédagogique dans laquelle elles travaillaient de 8 heures à 13 heures. Là-bas, des lapins, des chèvres, des paons, des poules, des vaches. À côté, du maïs, des vignes, des citrons, des olives, plantés ci et là pour des “essais”. La ferme était estampillée bio : “Ni phyto, ni mécanique, dit Iris. Ça nous a étonnées car il y a beaucoup de ravageurs là-bas”. Les filles y réalisaient essentiellement du désherbage et des soins aux animaux. Mais les travaux à la ferme, d’avis honnête, n’ont pas été leur partie favorite de l’expérience. D’abord parce qu’elles suivent une formation solide en STAV et qu’elles ont déjà de très bonnes bases en agronomie. Elles n’ont, finalement, pas appris grand-chose à La Granja Escola. Ensuite, et surtout, parce que l’exploitation était “très petite” et employait déjà du personnel : “Au final, il y avait beaucoup de main-d’œuvre, pour peu de travail”, dit Louise. Mais peu importe, grâce au rire et à la bonne entente, les jeunes filles sont parvenues à tromper l’ennui.

Pour tromper l’ennui, rires et bonne entente sont au rendez-vous. ©Iris Dupont

Une chaleur de plomb

Au cœur de l’été espagnol, les températures, qui atteignaient les 40 °C en moyenne, les ont profondément marquées. Un jour qui frôlait les 45 °C la patronne de la ferme les a renvoyées chez elles. “C’était hard, cette chaleur”, témoigne Iris. Surtout pour les animaux : le cheval était laissé en plein soleil, “avec de l’eau chaude”, précise Louise, particulièrement sensible à son sort, puisqu’elle souhaite se spécialiser en élevage équin. Chaque jour, un à deux lapins étaient ramassés, tués par la chaleur. Réfutant l’idée de souffrance animale, les jeunes filles s’accordent à évoquer “une différence de normes en termes de bien-être animal”. “C’est vrai que ça nous a d’abord choquées. Mais il faut garder en tête qu’on porte sur les situations un regard français, un regard du Nord”, relativise Iris.

La ferme bio La Granja Escola, où travaillaient les filles. ©Louise Louchart

L’ouverture d’esprit

In fine, c’est peut-être cela, leur plus grand apprentissage : l’ouverture à l’inconnu. En Andalousie, les lycéennes ont appris à faire avec “l’autre”, l’autre et sa campagne, l’autre et ses animaux, l’autre et sa langue – qu’elles tentaient tant bien que mal de comprendre, mais “l’accent andalou, c’est vraiment compliqué”, rit Louise. Pour cette dernière, ce voyage était son premier sans ses parents. Elle se réjouit d’être sortie de sa zone de confort, malgré une “bonne crise de larmes” à l’aéroport, lorsque sa mère l’a déposée. “J’ai appris à me débrouiller seule”, assure-t-elle, non sans fierté. De son côté, Iris, salue une expérience enrichissante pour la suite de son orientation. “Voir une façon de cultiver si peu conventionnelle en France, et encore moins dans le Nord, ça pousse à se poser des questions. Surtout quand on vient d’une exploitation hyper intensive !” dit la jeune fille qui aimerait, à terme, se lancer dans un bachelor en agribusiness pour un développement durable.

Corrida et cerveza

Les lycéennes ont découvert une terre riche en culture(s) et traditions. L’Institut d’Anchin, qui leur payait le logement et l’avion, leur a également fourni une carte de transport, si bien qu’elles ont bénéficié d’une mobilité sans limite. “Séville, on connaît par cœur”, s’esclaffe Iris, à qui les spectacles de corrida ont particulièrement plu. “Les gens de ce milieu (la corrida ndlr) ont beaucoup de points communs avec nous”, assure la jeune fille, qui décrit “des gens du milieu rural”, “proches des animaux”, “avec mes valeurs, le travail, le respect, la famille, l’amour du patrimoine”. “Des gens très bien”, conclut-elle, avec qui elle a passé beaucoup de temps ses deux dernières semaines de voyage. Son meilleur souvenir ? Un soir, après la corrida, où ils se sont baladés dans le quartier de Santa Cruz. “On a bu des coups et on y est resté une bonne partie de la nuit”, confie Iris. Comme dirait l’autre : que jeunesse se fasse !

Marion Lecas

Retrouvez d’autres épisodes de notre rubrique “Ferme du monde” : Les lycées de Bourbourg en Louisiane

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