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Trois mois après le déconfinement, la chambre d’agriculture des Hauts-de-France publie les résultats d’une grande enquête menée sur la crise économique liée au Covid-19. L’objectif est d’évaluer et de lister les impacts du coronavirus sur les exploitations de la région. Au total, ce sont près de 600 exploitants qui ont répondu en mai à cette enquête d’opinion.
Résultats : 78 % des agriculteurs estiment que le Covid-19 a eu un impact sur leurs activités. 90 % des répondants ont observé une baisse de leur chiffre d’affaires lors des deux mois de confinement. Les raisons invoquées sont la hausse des charges en amont, pour 41 % des répondants, des difficultés d’approvisionnement, pour 31 % d’entre eux, et l’arrêt de certaines activités, pour 15 % des cas. Une réduction des prix d’achat, avec une baisse des volumes vendus et des débouchés perturbés n’ont pas facilité les échanges.
Près de 60 % des agriculteurs ont rencontré des difficultés pour écouler leurs productions. Ce phénomène est causé par la baisse des prix de vente (pour 39 % des répondants), l’absence de débouchés nationaux et locaux (pour 34 % d’entre eux) et pas de débouchés internationaux (30 % des agriculteurs).
Les filières les plus touchées seraient celles équines, du lin et de la viande bovine. Celles qui, au contraire, ont vendu davantage sont les filières du maraîchage, de la volaille et des porcs.
Comme pour les impacts, l’état d’esprit diffère selon les productions. 9 % des agriculteurs interrogés sont optimistes pour l’avenir. Ils travaillent bien souvent dans les filières de maraîchage, dans les circuits courts ou exploitent moins de 50 hectares.
A contrario, 35 % des agriculteurs sont pessimistes. Ce sont essentiellement les producteurs de betteraves, de lin, de pommes de terre et de volailles. Les centres équestres, les producteurs de céréales, d’oléoprotéagineux, de viande ou de lait restent, eux, en majorité dans l’incertitude, comme une très grande partie des agriculteurs qui ont répondu à cette étude.
« Plus les exploitations sont grandes, plus le pessimisme est marqué. 40 % des exploitations de plus de 200 hectares interrogées sont pessimistes, analyse la note de la chambre d’agriculture. A contrario, 15 % des exploitations de moins de 50 hectares interrogées sont optimistes. 19 % des exploitations en circuits courts interrogées sont optimistes. »
Avec cette crise, presque un agriculteur sur deux a remis en question ses projets.
Lucie Debuire