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« Si vous êtes plutôt du genre à vouloir caresser des hamsters toute la journée, passez votre chemin », prévient de but en blanc Jérôme Soyez, directeur de la Maison familiale rurale (MFR) de Marconne, dans le Pas-de-Calais.
Pas question de chasser qui que ce soit de la plus petite des MFR régionale, nichée dans le charmant château de Valfosse du Haut-Pays. Bien au contraire. Mais il tient à cœur, pour le directeur, de voir des élèves s’accomplir ici.
Alors pour éviter les fausses directions, il reçoit beaucoup de familles en amont pour présenter le bac pro Gestion des milieux naturels et de la faune (GMNF), ainsi que son nouveau module « découverte du métier de soigneur animalier », tout juste validé par le ministère de l’Agriculture.
« En MFR, il y a plus de semaines de stages que de semaines d’école. Les élèves sont beaucoup sur le terrain. Alors quand je reçois des petits troisièmes qui viennent pour être soigneur animalier, je les mets en garde. Car ce n’est qu’un module de découverte de 56 heures que nous proposons sur toute la formation. Nous, c’est bien la faune sauvage de France que nous étudions. C’est le lapin de garenne, le pigeon ou le hibou, pas le tigre ou le lionceau ! J’essaye d’expliquer aux familles que nos élèves vont faire des stages en lien avec les rivières ou les forêts, ils vont tirer des branches, tailler des haies sur des coteaux, tout ça en plein vent ou sous la pluie ! »
« Le GMNF est un diplôme assez rare qui permet aux élèves de connaître chaque milieu naturel de France, la faune sauvage qui y vit, ainsi que la gestion qui lui est associée. Les jeunes en alternance mettent en place des systèmes de gestion sur leur lieu de stage (parc du Marquenterre, réserves naturelles de la baie de Somme ou des caps et marais d’Opale, Eden 62, communauté de communes, ndlr, ce qui permet de faire le lien avec ce que nous apprenons ici », indique Clarisse Dufour, responsable de la formation et éducatrice.
Gestionnaire d’espaces naturels, garde-pêche, garde-chasse ou garde forestier… le taux d’insertion est bon en sortant de cette formation assure l’équipe éducative, surtout sur un territoire riche en réserves, parcs naturels et domaines forestiers comme le nôtre. « Ils s’occupent des chemins de rando, des rivières, font des comptages d’oiseaux… C’est très très intéressant », insiste le directeur.
Le module spécifique à l’établissement, s’il est modeste en termes de volume horaire, vaut le détour. « Il a l’avantage d’ouvrir les élèves à d’autres types d’espèces vivantes que celles qu’ils rencontrent sur le terrain, indique Clarisse Dufour. On a plusieurs demi-journées au zoo d’Amiens, où on va surtout faire de la mise en pratique, se mettre à la place d’un soigneur et découvrir les protocoles de nettoyage, de sécurité, l’aménagement de l’enclos (mettre en place des enrichissements pour que les animaux gardent leur instinct), le comportement des animaux, la technique du target (attirer l’animal à un endroit précis), la typologie des nourritures. »
Une vraie découverte pour Laurine, qui se destine à être technicienne de l’environnement et ne connaissait pas la diversité du métier. « C’est un peu particulier en contexte, mais c’est intéressant de découvrir les coulisses », indique Thomas, futur garde-nature. Justin, lui, aime le fait d’être confronté à d’autres espèces que sur son lieu de stage. Les élèves ont déjà pu s’occuper d’addax (antilopes), de sangliers et ont même eu l’occasion d’approcher le tigre de Sumatra… Un programme au poil !
Agathe Villemagne
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