« L’opinion publique à Bruxelles a changé en dix ans », commence Christiane Lambert, présidente du comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union Européenne en grimpant à la tribune du Kursaal, jeudi 28 mars, à Dunkerque, lors du congrès de la FNSEA. « Elle est sensible aux arguments des ONG et déconnectée de la réalité », regrette-t-elle. Le pacte vert et ses 154 législations et règles, ou encore le Farm to fork et ses 27 textes, « un tsunami réglementaire », résume l’ancienne présidente de la FNSEA devant les adhérents du syndicat majoritaire. C’est elle qui introduisait la table ronde sur le sujet « Syndicalisme et enjeux européens », citant les contraintes mais aussi les victoires – tel que « le caractère économique de la PAC ».
Autour de la table du congrès de la FNSEA, représentants belge, néerlandais, italien, irlandais et français sont d’abord revenus sur les raisons de la colère qui s’est manifestée à travers le continent. Une colère, fruit d’un sentiment de frustration du fait de concurrence déloyale de produits de qualité contestable. Fruit du cadre normatif pesant. Fruit d’une écoute publique jugée insatisfaisante. « Nos vaches et nos grandes cultures ont une mauvaise image », exprime Marianne Streel, présidente de la fédération wallonne de l’agriculture. Son confrère italien Massimiliano Giansanti, président de la Conf’agricultura, évoque « l’image de pollution montrée à la TV ». Tandis que « nous sommes les premiers amis de l’environnement ».
Pour autant, « la société civile soutient les agriculteurs », rassure le Néerlandais Thijs Rompelberg, vice-président LTO. D’autant que ces derniers « peuvent réellement relever les défis auxquels nous sommes confrontés ». Franck Sander, vice-président de la FNSEA, parle également de frustration du monde agricole, « génétiquement fait pour produire ».
Revenant sur le « détonateur des protestations », le Néerlandais cible le point central : l’accumulation de frustrations, encore elle. « En Italie, on nous demande de protéger les rats et les souris. Moi, je veux élever des vaches !, hallucine le syndicaliste italien. Il faut revenir au principe de base : une PAC qui protège les agriculteurs. »
« La parole du politique est ébranlée par des promesses (sur la souveraineté alimentaire par exemple) non tenues », justifie Franck Sander. Parfois, « les décisions politiques sont suivies d’inertie administrative », dit-il encore, « certaines personnes se voyant investies d’une mission ».
Thijs Romperlberg espère bien « entamer un nouveau virage avec les élections européennes ». « Nous allons maintenir la pression jusqu’en juin, prévient l’Irlandais Francie Gorman, président de l’Irish Farmers association. Il est question de financements et de respect. »
Franck Sander reprend. « On doit être une puissance au niveau mondial et protéger l’agriculture, ses filières : il faut des clauses miroirs, des clauses de sauvegarde. » L’Irlande exporte 90 % de sa production, essentiellement vers le Royaume-Uni, dixit son représentant qui ne voit « aucun avantage à la sortie des Anglais de l’UE. »
« On veut plus d’Europe et mieux d’Europe », insiste Marianne Streel, « profondément européenne ». Dans son pays, les têtes de liste aux élections sont citadines. Mais celle « qui croit en l’humain », et « travaille avec tous les partis », poursuivra « avec détermination à défendre l’agriculture. »
Nous sommes à la croisée des chemins, poursuit son homologue italien. « Ce que nous demandons aux candidats est un changement radical. »
« La dernière PAC n’avait pas fait l’objet d’étude d’impact », déplore l’Irlandais qui compte rencontrer tous les candidats avant l’échéance électorale.
« Nous sommes tous des Européens convaincus », conclut Franck Sander. Il constate que « la politique européenne qui a mis des agriculteurs dans la rue est une politique d’échec » mais « le parlement a repris la main. » « On a besoin de mieux et de plus d’Europe », répète-t-il. « Nous sommes toujours en guerre. La Russie a compris que l’alimentation est une arme. À l’Europe de l’utiliser. Nous avons des défis alimentaires, énergétiques et climatiques à relever : les futurs décideurs sont prévenus ! »
Arnaud Rousseau, dans son discours de clôture du congrès de la FNSEA quelques minutes plus tard, enverra un message aux candidats européens. « Ayez l’ambition de redonner à l’agriculture son rôle structurant à l’Europe. L’Europe peine à trouver sa place, le Green deal a fragilisé l’Europe, il est temps qu’elle retrouve sa boussole. »
Louise Tesse
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par Justine Demade Pellorce
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