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16-10-2025

« Travailler avec des filières qui exploitent la terre ou la mer »

Depuis le 6 octobre, Laurent Nicolle est le nouveau directeur de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais.

Laurent Nicolle, directeur de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais © L. T.

« On dit souvent qu’on est de là où on a grandi », plante Laurent Nicolle en guise de décor. Lui a grandi dans un petit village du Pas-de-Calais, Bonnières et ses 600 âmes, où il s’est profondément enraciné du haut de ses 3 ans. Et s’il est allé voir entre-temps si l’herbe était plus verte ailleurs, il revient, l’année de ses 50 ans, dans sa région d’adoption.

Et dans quel état j’erre ?

« À 50 ans, on se pose un certain nombre de questions existentielles », témoigne le nouveau quinquagénaire. À celle « où vais-je ? », la réponse coule de source : le retour aux sources, justement. Les choses sont parfois bien faites et s’alignent en cette année 2025.

Celui qui a dirigé un temps une chambre d’agriculture sur d’autres terres voit en l’opportunité de piloter celle du Nord-Pas de Calais une réponse à la question suivante, « que fais-je ? » Avec un « tropisme », assure-t-il, qu’il traduit par un « réel intérêt pour le secteur primaire de production agricole et pêche. »

Entre terre et mer

Car Laurent Nicolle a – semble-t-il – suivi un fil rouge tout au long de sa carrière : « travailler avec des filières qui exploitent la terre ou la mer, qui en vivent et en font vivre d’autres grâce à ce qu’elles produisent ».

D’abord fonctionnaire de l’État pour le ministère de l’Agriculture et de la Pêche depuis Boulogne-sur-Mer, celui qui a étudié le droit, dont le droit européen, planche sur le régime social des marins et du centre de sauvetage du Cross Gris-Nez. Puis, il défend les intérêts des pêcheurs et la gestion des quotas sous la bannière d’une organisation de producteurs avant de diriger le port de pêche de Boulogne-sur-Mer.

C’est ici que l’envie de bourlinguer arrive et qu’il s’éloigne quelque temps des côtes. Gardant son fil rouge entre les mains, il passe côté terres en prenant la direction de la chambre d’agriculture du Loiret pendant un an.

D’un océan à l’autre

Mais la mer le rattrape, et c’est sur l’île de La Réunion qu’il s’envole en famille, ses trois filles dans le sac à dos (ou presque). Pour une entreprise de bateaux de pêche, il pilote la politique environnementale, la qualité, l’hygiène et la sécurité. Deux ans plus tard, il retraverse les océans et mers et s’amarre à nouveau à Boulogne-sur-Mer. D’autres bateaux de pêche, d’autres poissons transformés, d’autres littoraux.

Un dernier crochet sur la côte Atlantique et le voilà à la direction d’une société d’économie mixte qui gère deux ports de pêche en Loire-Atlantique. « De fil en aiguille, je dirige deux coopératives maritimes et deux magasins qui vendent des articles orientés pêche et maritime », détaille-t-il, poursuivant son fil rouge.

Fil rouge, toujours

2025 arrive et ce fameux cap des 50 ans qui résonne chez Laurent Nicolle comme l’irrépressible envie de revenir là où il a grandi. Le poste de direction de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais est justement vacant et rappelle au candidat son expérience orléanaise. Il se souvient avoir décelé de « sacrés savoir-faire » au sein de cette structure « orientée vers la production et le développement des exploitations ». Il retrouve son fil rouge du secteur primaire et la volonté de défendre les filières et les producteurs qui en font partie et arrive, en ce lundi 6 octobre à la cité de l’agriculture de Saint-Laurent-Blangy.

La chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais a connu des « vicissitudes » ces dernières années, reconnaît-il, il s’agit de retrouver « un fonctionnement normal, apaisé, efficient et efficace au service des agriculteurs ». En 15 jours, le nouveau directeur général a rencontré une bonne partie des services et « ressent les attentes ». « C’est une très belle structure avec des compétences sur lesquelles s’appuyer pour faire fonctionner les services au quotidien », perçoit-il, avec des « filières fortes et bien installées ».

Ne pas faire de révolution

Parmi les rôles qui l’attendent, celui de « cheville ouvrière entre la volonté politique émanant des sessions et du bureau et les collaborateurs ».

Celui aussi de lien entre les services et les élus dans le but de « concrétiser sur le terrain, par le biais des équipes, les orientations politiques ». Celui enfin de « restauration de la confiance » pour se « projeter » avec « sérénité » vers l’avenir.

Laurent Nicolle ne compte pas « faire de révolution » mais bien « s’inscrire dans la continuité » pour « relever le challenge des prochaines années et de la mandature en cours ».

À l’aube de ses 50 ans, l’homme a bien retrouvé son fil rouge et ses racines.

Louise Tesse

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