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25-06-2025

Tour de France 2025 : quelles retombées pour les Hauts-de-France ?

« C’est mieux d’investir dans le Tour de France qu’en bourse » : avec cette formule, Antoine Sillani, vice-président de la Région en charge du sport, résume combien le grand départ de Lille puis les étapes qui traverseront les Hauts-de-France bénéficieront à l’écosystème régional.

Lille, ville de grand départ, se pare progressivement des couleurs du Tour de France. Tic tac, tic tac. © J. D. P.

Antoine Sillani est vice-président de la Région en charge du sport depuis 2023. Il revient sur les raisons qui lient « naturellement » le Tour de France aux Hauts-de-France et en quoi le grand départ qui sera donné de Lille le 5 juillet prochain puis les quatre étapes régionales sont une très bonne nouvelle.

Le grand départ du Tour de France sera donné de Lille le 5 juillet. Quel rapport la région entretient-elle avec cette course ?

Les Hauts-de-France sont une terre de vélo : nous aimons logiquement le Tour. Nous avons une petite course qui s’appelle le Paris-Roubaix, sans oublier les 4 jours de Dunkerque et j’en passe. Et il y a un ADN commun entre le vélo et la région : c’est un sport de dépassement, de mérite et de travail. Il a aussi un côté très populaire, avec une course gratuite, où il n’y a pas de bonne place ni de mauvaise mais tout le monde au même niveau, au bord de la route. L’humilité qui transpire de cette discipline colle vraiment bien avec ce que sont les Hauts-de-France.

C’est le troisième grand départ de Lille dans l’histoire du Tour (1960, 1994 et 2025 donc). Comment on obtient ça ?

Ce grand départ aura d’autant plus de saveurs qu’il marque un retour à la maison, après plusieurs départs donnés de l’étranger (Florence en 2024, Bilbao en 2023 ou Copenhague en 2022 et avant Barcelone en 2026 ou Édimbourg en 2027, ndlr). Dunkerque avait aussi accueilli le grand départ en 2001. Il y a une forte concurrence pour l’obtenir et ça ne peut se faire que par le collectif. Dans notre cas, un travail étroit avec le Département, la Métropole européenne de Lille (MEL) mais aussi la ville de Lille, la préfecture et l’ensemble des villes (et collectivités) étapes. Il était primordial que l’ensemble du territoire en bénéficie. Il faut savoir que les toutes premières discussions et validations avec Christian Prudhomme (le patron du Tour, relire notre édition du 20 juin, ndlr) sur la candidature de Lille ont eu lieu au bord d’un podium du Paris-Roubaix dont la collectivité est première partenaire. C’est ce qu’on peut appeler notre culture vélo qui paie là.

La CCI de Lille se pare des couleurs du Tour. © J. D. P.

Combien coûte l’accueil d’un grand départ ?

Chacune des collectivités coordinatrices du grand départ – Région,Département, MEL – s’acquitte d’un ticket d’entrée de 1,4 million d’euros. Ensuite une somme pour couvrir l’organisation de l’événement en fonction du cahier des charges édicté par ASO (Amaury sport événement, la société organisatrice du Tour de France, ndlr) est fixée : en ce qui nous concerne à 350 000 euros par collectivité. Cette somme couvre les frais de communication, présentation des équipes, fan-zones, fête du Tour et tout ce qu’il y a autour de ce grand départ. Chaque ville étape (celles qui accueillent le départ ou l’arrivée d’une étape, ndlr) s’acquittera à son tour d’une somme, mais là encore c’est une affaire de collectif et les communes traversées participeront aussi à leur niveau en mettant, par exemple, des barrières. Le tout sans oublier les centaines de personnes – police, pompiers, armée, secouristes, techniciens et bénévoles – impliquées.

Quel retour sur investissement attendez-vous ?

Nous n’avons pas de chiffres précis mais je suis sûr d’une chose : le Tour est l’investissement le plus rentable qui existe aujourd’hui. C’est mieux d’investir dans le Tour de France qu’en bourse. Nous n’avons pas le retour d’expérience de l’accueil des précédents grands départs mais je me base sur le rapport de Bilbao, produit par la ville espagnole après son accueil du grand départ en 2023 et qui annonçait 104 millions d’euros de retombées économiques. Il y a le temps de l’accueil des touristes, en l’occurrence Belges, Hollandais, Allemands ou Britanniques en plus de tous les autres : autant de retombées pour les hôtels et les restaurants, d’autant que ces personnes ne viendront pas pour un jour. Et puis le Tour de France, c’est la plus grande vitrine, la plus belle carte postale qui existe. Avec une diffusion dans plus de 180 pays, c’est l’un des trois événements sportifs les plus suivis après les Jeux olympiques et paralympiques et la coupe du monde de football.

Partout, la ville de Lille, grand départ du Tour 2025, affiche la couleur. © J. D. P.

Et les bénéfices en termes d’images ne sont pas chiffrables.

Nous commençons à voir fleurir une communication liée à l’accueil du Tour qui nous dépasse, nous ne sommes même pas dans la boucle et c’est super. Avec des heures de diffusion d’images de patrimoine, de paysages notamment le long de nos côtes, cet événement participe aussi à la transformation de l’image de notre région dans la dynamique de ce que nous observons depuis quelques années. C’est moi qui encadre l’accueil du Tour pour la Région mais en fait ça pourrait être chacun des autres vice-présidents : à la culture, au territoire, à l’économie… Nous travaillons tous ensemble sur le dossier, comme nous le faisons avec les associations de commerçants, de restaurateurs ou d’hôteliers. Sans oublier quelque chose qui n’a pas de prix : on va faire un truc bien quand même, on va donner un peu de bonheur aux gens. À un moment donné quand on fait de la politique et du service public c’est aussi pour améliorer la vie des gens, c’est aussi pour aider le territoire. Et ça : donner l’occasion aux gens de passer un bon moment populaire en famille dans les territoires, j’estime que ça fait aussi partie de nos missions.

Ce grand départ s’inscrit-il dans la dynamique des grands événements sportifs accueillis en région ?

Certes il s’agit dans tous les cas d’événements à portée mondiale, mais la grande différence avec le Tour de France reste sa dynamique exponentielle sur le territoire, qui bénéficie largement du passage, et sa dimension sociale : c’est 100 % gratuit pour le public. Alors les passionnées viendront, bien entendu, mais aussi les gens qui ne sont pas forcément amoureux du vélo, les familles avec les gamins qui viendront voir les champions et la caravane.  

Propos recueillis par Justine Demade Pellorce

Relire notre premier volet sur le Tour de France 2025 qui partira de Lille.

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