La Fédération nationale des chasseurs (FNC) appelle les chasseurs de France à se rassembler dans les communes de l’Hexagone ce samedi 17 mai à 11 h afin de remettre aux maires du pays un manifeste de 11 propositions.
Le Nordiste Willy Schraen, président de la FNC, nous explique ce qui a conduit à faire cet appel et les revendications de la Fédération nationale des chasseurs.
Il y avait plusieurs solutions. La plus logique aurait été d’aller manifester à Bruxelles. Sauf que c’est compliqué de déplacer du monde là-bas. On s’est donc dit qu’on allait passer par les maires car ce sont les élus préférés des Français. Ils pourront faire remonter nos doléances à l’État. Pour la suite, on espère que ces doléances seront défendues au niveau européen.
On a une accumulation de problématiques aujourd’hui, qui nous viennent de l’Europe, avec des gens qui ont en tête de modifier complètement nos traditions, mais aussi nos modes de vie. Ces attaques touchent tous les pans de la chasse française. Ça devient extrêmement compliqué, donc on a décidé de faire quelque chose.
Au nom de l’écologie punitive et de l’animalisme, il y a un acharnement sur la chasse, notamment la chasse traditionnelle. On a des gens à l’Union européenne qui ne veulent pas faire dans la mesure. Ce sont des gens qui veulent interdire la chasse, le but recherché c’est celui-là.
Prenons l’exemple du pigeon ramier : sa population ne cesse d’augmenter. Mais on nous explique que la chasse au filet n’est pas compatible avec les directives européennes (en effet, la directive européenne 2009/147/CE interdit les méthodes de chasse non sélectives, susceptibles de capturer d’autres espèces protégées : gluaux, filets, pièges, appâts empoisonnés, etc., ndlr). C’est bien la preuve que leur objectif n’est pas de protéger une espèce mais de décourager les chasseurs.
Une des premières choses, c’est la reconnaissance d’intérêt général de la chasse. Il y a à peu près un tiers du territoire en France où on ne peut plus mettre un pied (les interdictions strictes concernent moins de 10 % du territoire, sur le reste des 20 %, la chasse est réglementée, ndlr). Sauf que quand on a viré les chasseurs, quelques années après on nous rappelle parce qu’en fin de compte, la chasse, c’est quelque chose d’essentiel dans les équilibres. Il faut rappeler que toute la nature qui est arrivée jusqu’à nous aujourd’hui, est régie par la main de l’Homme. Retirer l’Homme de cet écosystème, ça fait diminuer violemment la biodiversité (plusieurs études scientifiques contredisent cette affirmation, ndlr).
Une autre revendication est la fin du financement des dégâts de gibier par les seuls chasseurs. Nous avons un budget de 110 millions d’euros à financer. Avec la baisse du nombre de chasseurs, le coût de chasse peut s’élever à plusieurs milliers d’euros par an pour un chasseur. C’est quelque chose à discuter avec le monde agricole, mais aussi avec l’État.
Enfin, nous refusons l’interdiction du plomb sans alternative réaliste*. Le plomb, on le sait, c’est polluant. Mais la pollution induite par la chasse, rapportée à l’hectare, est de moins de 0,1 % (ce chiffre n’est basé à notre connaissance sur aucune source officielle, ndlr). Le problème vient des canalisations. Selon nous, cela cache une volonté de décourager les chasseurs, car si on supprime le plomb, les 3/4 des armes ne seront plus compatibles. J’aimerais prendre l’exemple de la Norvège, qui a interdit le plomb en 2005 et l’a rétabli en 2015 (pour la chasse en dehors des zones humides, ndlr). L’étude démontre que la pollution liée à la chasse est infime et que tuer un animal avec du plomb est plus létal qu’avec d’autres métaux, ce qui évite les agonies longues. Par ailleurs, il y a plus d’accidents avec les autres métaux car ils ricochent, tandis que les balles en plomb s’écrasent.
Ce que je souhaite éviter, c’est qu’on arrive à la situation du Japon. Pendant des années, le Japon a mis en place une politique très dure envers la chasse. Aujourd’hui, le ministère de l’Écologie japonais met des publicités à la télé pour recruter des chasseurs. Tout est gratuit. Et ce, en réaction aux nombreux dégâts des grands animaux et des destructions de cultures, y compris les accidents de la route… Évitons d’en arriver là.
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Propos recueillis par Eglantine Puel
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