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Les antibiotiques, c’est pas automatique ! Cette rengaine que tout le monde connaît vaut aussi pour les animaux. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a mis en place en 2012 un programme de réduction de l’utilisation des antibiotiques dans les élevages, appelé ÉcoAntibio.
Ambition du programme : la réduction de l’utilisation de ces médicaments de 25 % en cinq ans et en seulement trois ans pour les antibiotiques dits à « usage critique ». Durant cette période, les réglementations ont évolué afin d’encadrer les usages : retrait de ces molécules des programmes sanitaires d’élevages, interdiction des ristournes et rabais lors d’achats, suppression des auto-vaccins des ruminants…
En parallèle, de nombreuses formations et communications auprès des éleveurs et vétérinaires ont été mises en place. Les efforts ont été efficaces. Sur cette période, « l’utilisation des antibiotiques a été réduite de 37 % (contre 25 % initialement prévus) et de 75 % pour ceux à usage critique », annonce Blandine Ivart, inspectrice au service de l’alimentation de la Draaf Hauts-de-France lors du colloque ÉcoAntibio le 5 novembre 2019.
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Un cadre pour les médecines alternatives ?
Des actions concrètes ont été menées par de nombreux éleveurs dans la région. « Environ 80 % des éleveurs que je conseille effectuent des démarches pour réduire l’utilisation d’antibiotiques dans leurs élevages », annonce Olivier Toulouse, vétérinaire à Hazebrouck. Face à ce succès, le gouverne- ment a renouvelé l’opération en créant le plan ÉcoAntiobio 2 pour la période 2017-2021.
Le principal objectif est de consolider les résultats du premier plan avec plus d’initiatives et de synergies entre professionnels. « Éleveurs et vétérinaires attendent un cadre réglementaire autour de l’utilisation des médecines complémentaires telles que l’aromathérapie, la phytothérapie ou l’homéopathie, explique Blandine Ivart. Mais les données sur ces alternatives ne sont pas assez précises et nous n’avons pas le recul nécessaire pour avancer sur ce sujet. » Avec ce deuxième plan, le gouvernement souhaite pérenniser ces changements de pratiques déjà initiés par de nombreux éleveurs.
Lucie Debuire