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“Très hétérogène”, “correcte”, voire “catastrophique”… Cela semble déjà presque certain dans la plaine, cette année ne sera pas celle des records dans le Nord de la France.
“Il y a des hectares de blé qui n’ont pas été semés, notamment à cause de l’automne pluvieux, rappelle Jérôme Lécuyer, du service culture de la chambre d’agriculture des Hauts-de-France. À cela s’ajoutent les parcelles moches et retournées”. Au niveau de la quantité globale, cela devrait donc se faire ressentir.
Partez dans les champs avec un agriculteur qui réalise cette année sa première moisson (cliquez sur la photo) :
“Pour les blés, je suis relativement optimiste, poursuit le spécialiste. Même s’il n’y aura pas de record cette année car il manque un peu de biomasse. Fin mai, les blé ont souffert du sec et du chaud, mais les températures sont redescendues et l’eau est arrivée ; ça va beaucoup mieux. On devrait être sur une moisson tout à faire correcte d’un point de vue globale”
Mais certaines parcelles ont beaucoup souffert du dernier coup de chaleur, et les résultats seront très hétérogènes, selon la zone géographique et la date de semis : “On aura du 60-70 quintaux à l’hectare, mais aussi du 110-120 quintaux, estime Jérôme Lécuyer. Pour les blés semés plus tard, ce sera plus compliqué car ils ont moins bien passé la sécheresse.
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“Pour les orges d’hiver, poursuit Jérôme Lécuyer, on ne part pas sur quelque chose de très bon. Cela m’étonnerait qu’on ait des records car c’est une plante plus précoce ; l’essentiel des semis a été réalisé dans le chaud et le sec et n’a pas profité du redoux.”
« Les rendements sont très hétérogènes d’un secteur à l’autre, même d’une parcelle à l’autre, indique de son côté Nicolas Foissey, directeur céréales d’Unéal. Ces résultats sont liés aux écarts conséquents de pluviométrie dans la région. Il y a eu un excès d’eau cet hiver puis un manque au printemps. »
Mêmes constats relayés par Matthieu Beyaert, responsable de la collecte pour le groupe Noriap-La Flandre. « Il y a de grandes différences : certains champs réalisent tout de même un rendement à trois chiffres, d’autres sont décevants et affichent 60 quintaux (qx), précise-t-il.
Reportage au silo de Rouvignies (59) qui a mis en place des mesures de protection pour éviter la propagation Covid-19, toujours présent :
Au niveau mondial, à l’inverse des records de production sont attendus. Le 28 mai dernier, le Conseil international des céréales (CIC) a en effet révisé en hausse sa prévision de récolte de grains dans le monde, à un volume inédit.
“La production mondiale de grains en 2020-2021 devrait atteindre un sommet jamais vu de 2,3 milliards de tonnes (Mt), soit une hausse de 54 Mt sur un an, incluant des récoltes records en blé (+ 4 Mt) et maïs (+ 50 Mt) », selon un rapport.
Laura Béheulière et Simon Playoult