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Le colza dans tous ses états

04-03-2021

Grand format

Culture

Baisse des surfaces, interdiction possible du Phosmet, contraintes dans les rotations… la culture du colza est en proie à quelques incertitudes. Mais de nombreux signaux sont au vert pour le développement de cet oléagineux aux nombreux débouchés. Avec déjà quelques exemples dans les Hauts-de-France.

colza © Pixabay
© Pixabay

Ses petites fleurs jaunes n’ont pas encore recouvert la plaine d’un joli drapé or. Mais le colza fait parler de lui. Tout d’abord parce que ses surfaces sont au plus bas depuis 1997 au niveau national. « La sole de colza d’hiver baisserait de 9,8 % sur un an et de 26 % par rapport à la moyenne 2016-2020 pour s’établir à 1 million d’hectares (ha), niveau le plus bas depuis 1997 », selon une note du service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste).

Dans les Hauts-de-France également, le nombre d’hectare de colza est en baisse depuis 2013 ; date à laquelle il culminait à plus de 175 000 hectares. Aujourd’hui, il s’étend sur 140 090 ha dans la région, avec le plus gros de la culture produit dans l’Aisne.

À lire, notre article sur le projet Secure colza à Amiens qui vise à contrer la baisse progressive des surfaces :

projet secure colza

Phosmet interdit ou pas ?

Autre inquiétude pour les producteurs : une possible interdiction du Phosmet. La Commission européenne doit statuer d’ici le 31 juillet 2021 sur une nouvelle autorisation de cet insecticide, utilisé pour protéger le colza de ses ravageurs et qui n’aurait à ce jour aucune alternative.

Retrouvez notre interview d’Emmanuel Leveugle, agriculteur dans le Nord et membre de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP), pour un point sur l’actualité de la filière :

Terres et territoires - Emmanuel Leveugle, membre de la FOP, agriculteur à Flesquières, élu chambre Nord Pas de Calais© LDG
Emmanuel Leveugle. © LDG

En parallèle, certains agriculteurs voient aussi d’un mauvais œil la nouvelle réglementation autour de l’utilisation des néonicotinoïdes. L’arrêté qui les réautorise temporairement limite en effet l’implantation du colza après la betterave traitée avec de tels insecticides.

Indépendance protéique et énergétique

Malgré tout, la filière colza a de quoi espérer un avenir radieux. Au delà de son rôle essentiel pour la filière apiculture – elle représente une ressource alimentaire primordiale pour les abeilles – la culture de colza a de nombreux atouts. Source intéressante de protéines, elle va ainsi pouvoir bénéficier du plan protéines végétales qui concerne, en plus des légumineuses, les oléagineux et pourrait favoriser leur développement sur le territoire français.

De plus, au delà de l’alimentation animale, les idées de débouchés ne manquent pas. Dans le Nord, une petite coopérative agricole vient de se lancer dans la production d’huile alimentaire de colza.

Retrouvez notre reportage dans la coopérative de Saint-Hilaire-lez-Cambrai, dans le Nord:

bouteille huile colza coopérative de Saint-Hilaire-lez-Cambrai © LB
Bouteilles d’huile de colza de la coopérative Saint-Hilaire-lez-Cambrai. © LB

Enfin, la production de biofioul à partir de colza représente également une véritable opportunité, à la faveur d’une évolution réglementaire.

On vous explique tout dans cet article : Le biofioul, un nouveau débouché prometteur pour le colza

Terres et territoires - citerne biofioul (1) © FF3C
Citerne de biofioul. © FF3C

Et puisqu’on peut être fleur bleue tout en étant fleur jaune, découvrez notre reportage bucolique et surtout dédié à l’agroforesterie dans les champs du Calaisis, chez Marc Lefebvre :

Dans le Calaisis, des arbres au milieu du champ de colza

Agroforesterie SP
Des centaines d’arbres entourent et traversent le champ de colza de Marc Lefebvre. © SP

Laura Béheulière

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