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1,5 million d’hectares semés en 2017, et seulement 1 million en 2020. “Les surfaces de colza ne cessent de diminuer. Depuis trois ans, elles ont baissé de 35 %”, résume Alizée Loiseau, consultante chez Agrosolutions. Filiale d’InVivo, ce cabinet rémois d’expertise conseil en agronomie mène depuis un an un projet spécial pour le groupe coopératif : Secure colza, une étude pour déterminer les meilleures conditions d’implantation.
Cet article est tiré de notre grand format : Le colza dans tous ses états
Si les surfaces baissent, c’est en raison des difficultés d’implantation de cette tête d’assolement importante dans beaucoup de rotations. “La sécheresse à l’automne impacte la levée du colza, voire le rend impossible à semer, poursuit l’ingénieure agronome. En 2018, 1,35 million d’hectares de colza ont été semé, mais seul 1,1 million a été récolté. Entre problèmes d’implantation et ravageurs – principalement les altises – 250 000 ha culture ont été perdus.”
Lancé en 2020, le protocole de Secure colza est mis en œuvre sur une plateforme d’essais mise en place par la coopérative Noriap, à Amiens (80). Objectif : “explorer les possibilités pour diverses dates d’implantation, et voir quel intérêt économique elles présentent. Ainsi qu’un calcul du coût de chaque itinéraire technique.”
Culture qui génère l’une des meilleures marges brutes pour l’agriculteur, le colza français compte parmi ses principaux débouchés la production de biocarburant. L’une des seules fleurs de grandes cultures, la plante est aussi une ressource alimentaire non négligeable pour les pollinisateurs.
Principales régions productrices : le Grand Est, ainsi que toute la zone Centre et la Bourgogne. “Ce sont les régions principalement touchées par la baisse des surfaces, détaille Alizée Loiseau. Dans le Nord-Pas de Calais, les surfaces sont globalement stables sur ces dernières années. Par contre, elles ont diminué de 27 % en 3 ans en Picardie.”
But du projet Secure colza : étudier les opportunités de semis pour les agriculteurs à quatre dates différentes, allant de début août à mi-septembre. “Traditionnellement, le colza est semé au mois d’août. Ici, l’objet est d’étudier quatre dates de semis pour voir avec quelles options il s’implante le mieux, qu’il s’agisse de fertilisants ou de plantes compagnes, voire les deux combinés.”
La date de semis a toute son importance en présence de plantes compagnes : “Elles vont servir de couverture au colza, en réduisant la pression insecte et en lui apportant de l’azote quand elles se détruisent en sortie d’hiver. Si on sème du colza et des plantes compagnes mi-septembre, celles-ci n’ont pas le temps de se développer. Mais semées début août, elles vont avoir un temps de croissance suffisant pour avoir une biomasse conséquente, et fournir assez d’azote au colza en fin d’hiver.”
Plante compagne la plus classique avec du colza : “la féverole. Mais nous avons fait le choix de tester le trèfle Alexandrie et la lentille.”
Dates de semis retenues : 7 août, 24 août, 3 septembre et 14 septembre. “À chaque date, nous effectuons quatre semis : colza seul, colza avec un “Ferti starter” (un fertilisant au semis), colza et plante compagne, et le combo colza, plantes compagnes et Ferti starter. Nous n’avons pas encore tous les résultats, mais il semblerait que cette quatrième option pourrait mieux marcher à des dates de semis précoces…”
Agrosolutions entend communiquer les résultats auprès des agriculteurs et des coopératives en cours de campagne, au printemps.
Lucie De Gusseme