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L’événement, organisé par l’office de tourisme Arras Pays d’Artois, commençait à 8 heures. À dix, la Grand-Place d’Arras était noire de monde. En cause, le beau temps, grand soleil et ciel dénué de nuage, mais aussi la célébration d’un met qui fait l’unanimité : la frite. Sur la scène principale, les candidats se sont affrontés toute la journée, au cours d’une demi-finale puis d’une finale. Retour sur la première édition du championnat international de la frite.
“La compétition a été prise avec beaucoup de sérieux. Nous avons fait de très belles dégustations. C’est une jolie mise en avant de la filière de la pomme de terre”, s’est félicité Francisco Moya président du CNIPT, l’interprofession des pommes de terre fraîches. Les résultats du championnat international de la frite ont été annoncés autour de 19 heures. Dans la catégorie ” frite authentique “, Aurèle Mestré, propriétaire de la friterie lilloise Mestré, l’emporte. Côté ” sauce frite “, c’est Allan Gilley Pavard, chef de l’établissement Le Verre Volé, à Paris, qui est sacré. Deux amateurs, enfin, ont décroché la première place du podium : Philippe Frenoi, de Linselles, pour la ” frite familiale ” et Clément Krupka, originaire de Magny dans le Centre Val-de-Loire, pour la ” frite créative “.
Malgré la compétition, l’esprit est resté bon enfant : ” Stressée ? Non ça va. J’ai dansé tout le long “, rit Aurélie Heraibi, qualifiée en finale de la catégorie frite créative avec son époux Ludwig. Ils sont venus avec leurs enfants qui leur sautent dans les bras. ” Nos premiers supporters… Et nos premiers goûteurs ! “ s’exclame Aurélie Heraibi, avant d’enlever son tablier jaune, floqué ” championnat international de la frite “.
Les ” goodies ” ne manquent pas sur l’événement : bobs, casquettes, sac en toile, brodés de cornets de frites. Parmi les partenaires présents, Blanc de Bœuf qui commercialise de la graisse de bœuf pour friture, le Crédit Agricole, Hedmag, qui conçoit des commerces mobiles (des baraques à frite en d’autres termes). Mais aussi les établissements Desmazières, qui distribuent des sacs de pomme de terre de la variété Artémis. ” On souhaite en faire la promotion, car elle est parfaite pour les frites et représente une excellente alternative aux Bintje, qu’on cultive de moins en moins “, explique Sylvain Lenglet, directeur commercial de la société. À chaque sac distribué (à une file d’attente interminable de personne), un mot sur la variété. ” En tant que semencier on n’est jamais en première ligne avec les consommateurs, alors ce championnat de la frite à Arras, c’était une occasion à ne pas manquer “, poursuit Sylvain Lenglet.
Plus loin, des jeux en bois, une course en sac à patate, une fanfare, les friteries Momo (Bienvenue chez les Ch’tis) et celle du film Les Tuches 3 aussi. Et pour se restaurer, des frites bien sûr, des frites partout et, là aussi, c’est d’ailleurs peut-être le seul point noir de l’organisation, des queues interminables. ” C’est un vrai succès, les gens sont venus très nombreux “, se réjouit Jean-Paul Dambrine, fondateur des friteries Sensas et président du jury du championnat, qui a dispensé, une heure durant, une ” master class ” sur la recette de frites réussies.
L’ambiance aussi, était au rendez-vous. Certains candidats étaient venus avec leurs supporters, qui les encourageaient dans un joyeux brouhaha. Pour soutenir Yannick Leurs, finaliste de la catégorie ” frite familiale “, nombre d’habitants de la ville de Berthen s’étaient déplacés, parés de déguisements, frites géantes en plastique et pancartes d’encouragement. Le maire de la ville avait affrété un bus exprès. ” C’est comme ça, on aime faire la fête en Flandre, notre réputation nous précède “, s’exclame une jeune supportrice. Chauds comme une baraque à frite !
Marion Lecas