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Les ennuis s’accumulent pour les producteurs de pommes de terre livrant à McCain, représentés par le Gappi. Le ralentissement de la production industrielle reste d’actualité avec la fermeture des restaurants qui se prolonge.
En parallèle, les producteurs doivent faire face à des problèmes de qualité après une campagne d’arrachage dans des conditions difficiles.
La sécheresse de l’été puis l’automne très humide ont eu un impact sur la qualité de certains lots de pommes de terre. Des endommagements et des défauts internes sont parfois constatés.
« Nous avons dû entamer un dialogue avec McCain pour ouvrir le cahier des charges », explique Bertrand Achte, président du Gappi. Objectif : faire entrer le maximum de volumes de pommes de terre aux prix prévus par les contrats.
« Si trop de pommes de terre ne sont pas valorisées dans les contrats et se retrouvent sur le marché du libre, ça va être compliqué pour les producteurs », s’inquiète Bertrand Achte.
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Le premier confinement a vu la production industrielle diminuer de 30 %. Après une légère reprise jusqu’à la rentrée, la situation s’est de nouveau dégradée en septembre.
« Lors du premier confinement, McCain a constitué des stocks de produits finis pour faire tourner ses outils. Cette option n’est malheureusement pas possible pour cette deuxième vague », constate Bertrand Achte.
Dans ce contexte, pendant la période des fêtes, les trois usines françaises de l’industriel canadien connaissent des périodes de fermeture plus longues qu’à l’accoutumée.
Dans le Pas-de-Calais le site de Béthune reste fermé depuis le 18 décembre et jusqu’au 4 janvier. Celui de Harnes est à l’arrêt depuis le 23 décembre , jusqu’au 4 janvier. Quant au site de Matougues, dans la Marne, fermé depuis mi-décembre, il devrait rouvrir le 4 janvier également.
« C’est exceptionnel, confie Bertrand Achte, d’habitude les fermetures n’excèdent pas trois ou quatre jours durant les fêtes. »
Difficile dans ces conditions de savoir à quelle sauce les producteurs vont être mangés pour les contrats de la campagne 2021-2022. « N’ayant pas de perspectives, les industriels disent qu’ils affineront leurs engagements en fonction des besoins et de la demande », avance le président du Gappi.
Avec les grandes incertitudes qui pèsent sur la restauration, les acheteurs risquent de ne pas être au rendez-vous.
Reste aussi la question des niveaux de prix des contrats. « Nous appelons les producteurs à être très vigilants sur leurs surfaces 2021, car une demande forte d’engagement à ce niveau va peser sur la baisse sur les prix », prévient Bertrand Achte.
Virginie Charpenet