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À moisson inédite, organisation stratégique. Jusqu’au bout de l’été, les averses sont venues perturber les chantiers de récolte qui ont peiné à se terminer.
Sur le terrain, agriculteurs, entrepreneurs et collecteurs ont dû ajuster leurs interventions et leurs plannings en fonction de la météo pour pouvoir recueillir le grain.
Un petit marathon que le Nord et le Pas-de-Calais n’avaient plus connu depuis longtemps.
Entre deux ondées, les agriculteurs sont parvenus à boucler la moisson 2021. Non sans mal. Aux craintes de germination des épis, se sont ajoutées celles liées aux semis de colza ou de Cipan, retardés par la récolte céréalière tardive. Sans oublier le ramassage de la paille, rendu parfois délicat avec l’humidité. Des contraintes qui ont des répercussions sur la gestion du temps de travail.
« Il y a habituellement un temps creux entre la récolte des céréales et des pommes de terre, mais pas cette année, indique Céline Cottrez, directrice du service de remplacement du Pas-de-Calais. Nous avons eu des demandes pour mobiliser des agents pour des travaux de manutention de ballots notamment et, à l’inverse, des annulations de remplacements qui étaient prévus pour des congés. Avec la moisson qui a duré tout le mois d’août, certains ont repoussé leurs vacances. Une situation qui nous a amenés à modifier nos plannings. »
L’été ne fut pas une mince affaire non plus pour les entrepreneurs de travaux agricoles. « La récolte des pois ne s’est pas déroulée au mieux, comme celle du blé. Il y a eu beaucoup de stress », note Jean-Marie Lemaire, président de la fédération régionale des entrepreneurs des territoires (FREDT) Hauts-de-France.
En début de semaine, « il restait encore deux à trois jours de moisson à certains entrepreneurs, poursuit-il. Nous avons lancé un appel aux adhérents à faire preuve d’entraide et invité ceux qui avaient fini leurs chantiers à se faire connaître auprès des autres. Dans ce contexte, il est important de s’aider et de mutualiser les moyens pour répondre aux attentes des clients et préserver le grain. »
Une démarche qui a participé à gagner la course contre la montre dans les parcelles.
La préservation du grain, justement, ça le connaît. Benoît Confuron coordonne les 90 silos de céréales du groupe Carré, majoritairement situés dans les Hauts-de-France. Il voit la collecte toucher à sa fin. « La moisson a été longue et très étalée cette année, résume-t-il. Gérer les aléas fait néanmoins partie de notre métier. Les points de collecte se doivent d’être ouverts selon les demandes des agriculteurs et quand la météo le permet. »
Le négoce a ainsi aménagé ses équipes en fonction de l’avancée de la récolte. « Il y a 100 salariés et 120 saisonniers sur l’ensemble de nos sites, complète Benoît Confuron. Nous sommes pointilleux sur la gestion du personnel pour éviter toutes difficultés. Nous nous sommes adaptés aux circonstances de l’été. Au final, même progressive, la collecte est bien rentrée. »
L’heure est à la gestion et à la conservation des grains, une fois à l’abri dans les silos. Des lots homogènes seront ensuite formés avant d’être vendus.
Simon Playoult