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02-04-2025

Hectar, le chatbot IA dédié aux agriculteurs

Hectar lance le premier chatbot utilisant l’intelligence artificielle (IA) dédié à l’agriculture pour mettre à disposition des agriculteurs un assistant virtuel permettant de les accompagner dans leurs décisions.

Hectar a été créé et financé par Audrey Bourolleau et l’homme d’affaires Xavier Niel en 2020. C’est un campus agricole qui propose des formations et de l’accompagnement de start-up. © MANON RIFF – SBRUGNERA

Hectar, fondé par Xavier Niel et Audrey Bourolleau, annonce le lancement du premier chatbot (boîte de conversation) utilisant l’intelligence artificielle (IA) dédié à l’agriculture pour mettre à disposition des agriculteurs un assistant virtuel permettant de les accompagner dans leurs décisions et la gestion quotidienne de leur ferme.

Développé en collaboration avec les agriculteurs volontaires du réseau Hectar, cet assistant dopé à l’intelligence artificielle (IA), unique en son genre, sera d’abord mis en œuvre sur la ferme pilote d’Hectar dès septembre 2025. Concrètement, l’idée est de développer une « bibliothèque de chatbots » répondant à diverses problématiques et à divers besoins.

Transversalité

Derrière ce chatbot, il y a le constat que « les agriculteurs ont une charge mentale très importante et que les logiciels qu’ils utilisent fonctionnent en silos. Aussi, les observations sur le terrain, par exemple du vétérinaire, des salariés, de techniciens, tout ça est éparpillé sur des carnets… », liste Audrey Bourolleau.

À lire aussi : L’intelligence artificielle, un pilier pour l’agriculture

L’idée pour Hectar est donc de créer un logiciel qui puisse faire le lien. Pour cela, l’IA apparaît comme un moyen efficace de relier les infos entre elles. Mais attention, « on ne crée pas un nouveau langage. On s’appuie sur plusieurs IA existantes en fonction de leurs atouts pour répondre à des problèmes et questions spécifiques. Tout le travail aujourd’hui est de déterminer quelle IA est la plus pertinente pour tel problème mais aussi de créer des « matrices » pertinentes. »

Comprenez, la suite de questions que le chatbot va poser pour répondre au mieux ensuite aux questionnements de l’agriculteur. Quelles questions on pose et dans quel ordre pour avoir le meilleur résultat possible.

Une bibliothèque de chatbots

Fait rare dans le milieu, le but ne serait pas a priori pour Hectar de créer une entreprise et donc de créer de la valeur. « L’idée est plutôt de créer une sorte de bibliothèques de chatbots, accessible gratuitement via le web ou une application, qu’on pourrait télécharger et/ou pour des institutions, entreprises du secteur, ajouter à son site internet », explique-t-elle.

Concrètement, on pourrait retrouver sur le site d’un institut technique, d’une coopérative, ou bien sur un logiciel de suivi de la météo ou de comptabilité, un chatbot adapté qui aide l’agriculteur dans sa prise de décisions et dans sa gestion. « L’objectif est vraiment de faire gagner du temps aux agriculteurs pour qu’ils se concentrent sur leurs tâches à haute valeur ajoutée. »

Du temps et de l’argent

En termes de calendrier, ce projet en est encore à la phase de test. « On fait des essais dans notre ferme pilote mais aussi avec des agriculteurs qui nous font des retours. » Preuve de l’intérêt d’un tel outil. Et pourtant…

Si le secteur agricole est riche en innovations, « il y a un problème quant à l’investissement dans ce secteur par rapport à d’autres. Le problème, c’est qu’il y a une dissociation entre le temps du vivant, qui est celui de l’agriculture, et le temps de la finance. Certains veulent investir dans le secteur, pour avoir des résultats dans trois ou cinq ans, mais c’est au moins dix ans qu’il faut rester ! »

C’est aussi pour cela que les retours des agriculteurs sont primordiaux pour Hectar : « On prend toujours en compte les remarques. Par exemple, la question de la commande vocale est vite arrivée et c’est vrai que quand ils sont dans les champs, taper sur un téléphone peut parfois être compliqué… On a des retours de plein de types d’exploitations. Ce qui nous manque un peu ce sont les agriculteurs qui font des légumes de plein champ. »

Pour conclure, derrière cette idée de libérer de l’espace mental aux agriculteurs, Audrey Bourolleau souhaite aussi que cet outil permette un transfert des connaissances : « Quand on est agriculteur, on transmet des terres mais jamais le patrimoine intellectuel. Or, à mon avis, il faut capitaliser sur le savoir pour qu’il ne disparaisse pas. » 

Églantine Puel

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Agriculture Hauts-de-France innovation nord Pas-de-Calais

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