Votre météo par ville
Michel Brodel et Franck-Étienne Rétaux, respectivement président et directeur de la MSA Nord-Pas de Calais, reviennent sur le rapport de la Cour des comptes publié la semaine dernière et qui pointe du doigt de nombreuses lacunes du régime social agricole.
Michel Brodel : Ce rapport est le résultat d’une mission d’enquête menée il y a plus d’un an, en 2019, et porte sur l’année 2018. Il est déjà quelque peu ancien.
Nous sommes un peu surpris par certaines recommandations. La MSA agit pour l’intérêt de l’agriculture et celui des territoires. C’est un régime proche du terrain avec ses délégués et ses travailleurs sociaux. De plus, nous avons déjà beaucoup évolué.
La régionalisation a commencé en 2010 et au niveau national nous sommes passés de 85 caisses départementales à 35 aujourd’hui. Nous avons également connu une baisse des effectifs de plus de 13 000 personnes. Enfin, en 2019 la MSA a travaillé sur un projet stratégique de 2020 à 2025 qui va dans le sens de certaines recommandations. Des choses sont faites, on n’a pas attendu le rapport de la Cour des comptes, on a travaillé en amont, mais il faut le temps de changer.
M. B. : La vision de la Cour des comptes minimise les enjeux inhérents aux besoins du monde agricole et la contribution de la MSA aux défis relevant du projet stratégique de l’agriculture française. En œuvrant pour le bien-être du monde agricole, la MSA participe pleinement au projet agricole de la nation, vital pour notre pays. En témoigne la période du Covid-19 pendant laquelle la population n’a pas eu à souffrir de pénurie alimentaire. Ce sont des enjeux qu’on ne peut pas considérer uniquement en mettant en avant la gestion. C’est quelque chose qui ne peut pas être comparé avec d’autres régimes sociaux.
M.B. : Ce n’est pas envisageable car l’agriculture est quelque chose à part. Nous sommes le seul régime à avoir des élus – et non des personnes désignées – au sein des conseils d’administration. Je suis un fervent défenseur des choses qui ont été faites par nos aïeux, il faut les faire évoluer mais il ne faut surtout pas les supprimer.
Franck-Étienne Rétaux : Il y a des synergies à renforcer mais des convergences avec le régime général sont déjà à l’oeuvre. En effet, une partie du système d’information est partagée avec la Cnav (Caisse nationale d’assurance vieillesse, ndlr) et ça sera demain le cas avec la Cnam (Caisse nationale de l’assurance maladie, ndlr) pour les remboursements des frais de santé. La collaboration en inter-régime s’exprime également dans les maisons France services.
F.-E. R. : Ce rapport sera pour nous un appui supplémentaire pour améliorer nos résultats en termes de satisfaction des adhérents et d’optimisation de l’organisation des caisses. Il contient des points positifs sur le régime agricole. Il met en avant notre présence dans les territoires, l’intérêt du guichet unique et une capacité d’innovation.
À l’aune du mouvement des Gilets jaunes, mais aussi du Covid-19, les fractures sociales sont mises en avant, donc nous devons être d’autant plus présents auprès des populations rurales et agricoles.
Propos Recueillis Par Laura Béheulière