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Débuté dimanche au premier port de pêche de France de Boulogne-sur-Mer, le blocage des ports a gagné l’hexagone avec deux journées « ports morts » jeudi 30 et vendredi 31 mars.
En cause, les nouvelles mesures annoncées par la Commission européenne « qui pourraient faire disparaître toute une filière de pêche », alarment les marins pêcheurs de la CFTC.
Pour le syndicat, l’objectif de l’opération désormais nationale est clair : « Le retrait du plan d’actions pour 2030 de la Commission européenne qui prévoit l’interdiction des arts traînants (chalutier, drague à la coquille, senneur…) dans les aires marines protégées (AMP) comme les sites Natura 2000, les parcs marins… »
Une mesure qui vise à protéger la biodiversité maritime mais qui tombe comme la goutte qui fait déborder le vase des pêcheurs aux conditions d’exercice qui se compliquent un peu plus chaque jour.
Bruno Dachicourt, secrétaire général du Syndicat national des marins pêcheurs CFTC milite .« Dans les Hauts-de-France, environ 80 % de la surface des eaux territoriales est couverte par une ou plusieurs AMP (principalement PNM et zones Natura 2000). Cela signifierait donc la mort des métiers des arts traînants. Dans ces zones pourtant, les professionnels, avec l’appui de l’Ifremer, gèrent, par exemple, la coquille Saint-Jacques depuis plus de 20 ans avec un stock qui ne s’est jamais aussi bien porté. Les pêcheurs s’interrogent sur la cohérence de la mesure. Pourquoi permet-on des activités économiques comme l’éolien offshore dans des zones Natura 2000 avec des conséquences connues sur les milieux naturels mais compte-t-on interdire une autre activité économique ancestrale dont l’impact n’a cessé d’être réduit ? ».
Le syndicat prévient que l’action pourrait bientôt prendre une ampleur nouvelle avec l’entrée en jeu des pêcheurs européens. En début de semaine, le mouvement des pêcheurs était relayé par le Port de Boulogne, propriétaire de la criée qui restait porte close ainsi que par les mareyeurs. Ce jeudi, ce sont les poissonneries qui ont gardé le rideau fermé en soutien à la protestation.
Justine Demade Pellorce
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