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SNCF, RATP, enseignement, milieu hospitalier, sapeurs-pompiers et bien plus encore… De nombreuses professions se mobilisent le jeudi 5 décembre 2019 pour protester contre le régime des retraites.
Du côté des agriculteurs, cependant, la mobilisation n’est pas totale. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) soutiennent en effet la réforme des retraites, qui prévoit notamment une revalorisation du montant minimal de retraite à 85 % du Smic (pour les agriculteurs, ce minimum est actuellement établi à 75 % du Smic).
« Ça ne peut être que mieux pour les agriculteurs », estime Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, en rappelant que le montant moyen des pensions de retraite pour les agriculteurs, calculé sur une carrière complète contrairement à d’autres professions, est d’environ 780 € pour les hommes et 580 € pour les femmes.
FNSEA et JA estiment donc cette réforme « nécessaire » et son calcul par points « plus juste et plus égalitaire ». De plus, les deux syndicats ont obtenu un rendez-vous auprès du Premier ministre après leur manifestation à Paris le 27 novembre (lire notre article à ce sujet).
Un autre syndicat agricole, cependant, a appelé à manifester. Pour le Modef (qui n’est pas présent dans les Hauts-de-France), « la réforme va bénéficier à certains futurs retraités, avec une hausse de 100 euros sur certaines
retraites qui pourraient monter à 850 euros. Cela nous semble insuffisant, nous on se bat pour un minimum de 1 200 euros. Ça nous paraît difficile que des gens qui ont travaillé toute leur vie se retrouvent au niveau du seuil de pauvreté », souligne Alexis Vanypre, animateur national.
Dans un communiqué du 2 décembre, la Confédération paysanne appelait également « à rejoindre la mobilisation ». Le syndicat défend un « système de retraite par répartition solidaire et équitable, où chacun cotise selon ses moyens et perçoit selon ses besoins ». Outre « une revalorisation des pensions les plus basses », la Conf veut « garantir l’égalité entre les femmes et les hommes, instaurer une retraite plancher – quel que soit le parcours professionnel – et un plafonnement des plus grosses pensions ».
L’agroalimentaire se mobilise aussi. La Fédération agroalimentaire CFE-CGC rappelle « un point du projet de réforme passé inaperçu : la modification du droit à la pension de réversion, peut-on lire dans un communiqué du 29 novembre. Avec le projet de réforme, la pension de réversion ne permettrait pas au conjoint survivant de dépasser 70 % de la somme des pensions des deux conjoints. Autre point de vigilance, la réforme prévoit que tout divorce prononcé à partir de 2025 fasse perdre le droit à réversion, alors qu’aujourd’hui, les divorcés peuvent la percevoir ».
L’enseignement agricole public, enfin, participe à ce vaste mouvement de mobilisation. « Pour les agents de l’enseignement agricole, qu’ils soient fonctionnaires, contractuels ou agents de droit privé, le projet de réforme des retraites que le gouvernement prépare, s’il était mis en œuvre, aboutirait à une dégradation des pensions de retraite, estime le SNETAP-FSU, syndicat majoritaire de l’enseignement agricole public. En calculant la pension sur l’ensemble de la carrière et non plus sur les six derniers mois, c’est à une baisse de plus de 25 % pour certains personnels qu’aboutira la réforme. En instaurant un âge pivot à 64 ans, cette seule mesure conduira à une diminution des retraites de 10 %. »
Laura Béheulière