Votre météo par ville

Attaques de chevaux : «Les éleveurs d’équidés sont exténués»

21-09-2020

Actualité

Société

Bien que les médias nationaux se fassent, ces derniers jours, plus discrets sur les attaques contre les équidés, les exactions se poursuivent toujours régulièrement. Marianne Dutoit, présidente de la Fédération nationale du cheval (FNC) dresse un point sur ce dossier.

Mardi 8 septembre 2020, une plainte aurait été déposée par le propriétaire d’une jument à Feignies, dans le Nord. © Freepik

Le nombre de chevaux, juments, poulains et poneys mutilés et tués ne cesse de se multiplier ces dernières semaines. Quelle est votre réaction ?

Bien évidemment, je pense d’abord aux agricultrices et agriculteurs qui doivent surmonter de telles atrocités. J’éprouve un sentiment de dégoût, de colère et de révolte face à ces actes odieux, abjects et pour tout dire sans nom. Comment peut-on oser s’en prendre à des animaux parfaitement inoffensifs ? J’avoue ici ma totalement incompréhension face à un phénomène pour le moins impensable.

Le numéro vert

Une équipe dédiée à l’équipe des détenteurs de chevaux constituée de 15 agents de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) est joignable à ce numéro, gratuitement :

0 800 738 908

Comment se sentent aujourd’hui les éleveurs, mais également les directeurs de centre équestre ? Quel est leur état d’esprit ?

Les éleveurs et agriculteurs diversifiés dans le cheval, sont aujourd’hui exténués. Ils ont en effet dû subir le confinement qui leur a procuré un important manque à gagner. Une fois les restrictions levées, il leur a fallu mettre en œuvre des protocoles très contraignants pour protéger à la fois leurs employés, leurs clients et eux-mêmes, avec non seulement des surcoûts qui ont encore plus grevé leur trésorerie mais en plus le poids de la responsabilité qui accompagne ces mesures. Au stress généré par ces deux premiers événements, vient s’ajouter celui des attaques contre leurs animaux. Vous comprendrez que les éleveurs accusent une fatigue extrême et qu’ils craignent pour leur avenir.

C’est-à-dire que vous craignez que certains abandonnent ?

La survie des exploitations est en jeu pour certains d’entre nous. En effet, la mort d’un poney d’un poulain d’une jument impacte les comptes de l’exploitation. C’est une source de revenus en moins. Quand l’animal a survécu à ce massacre, il faut le soigner. Certains passent plusieurs jours, voire plusieurs semaines en clinique vétérinaire. Ce qui représente une somme importante qui ne sera jamais récupérée car un cheval mutilé se vend nettement moins bien voire pas du tout. Ceux qui ont survécu sont totalement stressés, affolés, réclament d’être suivis et réadaptés à la présence de l’homme. C’est un travail de longue haleine, coûteux en temps et en argent. Quand vous cumulez ces facteurs aux impacts du Covid, on peut comprendre que certains n’aient plus les moyens ou la volonté de poursuivre.

Quels moyens avez-vous à votre disposition pour lutter contre ces agressions sauvages ?

Nous vivons dans un état de droit et nous ne pouvons bien sûr pas faire justice nous-mêmes même si certains pourraient être tentés de le faire. J’ai réellement peur de l’accident. C’est pourquoi, la FNC qui a reçu le soutien plein et entier de la FNSEA, privilégie un volet prévention en lien avec la gendarmerie nationale qui réalise un travail formidable dans tous les départements. La proximité des forces de l’ordre et leur présence permettent d’identifier les points de vigilance en termes de sécurité de chaque exploitation, de signaler collectivement tout comportement suspect autour des fermes. Leur présence, leurs rondes sont utiles, nécessaires et rassurantes. Je dis d’ailleurs à tous les professionnels de la filière de ne pas hésiter à solliciter la gendarmerie. Ils peuvent également compter sur la solidarité de tous les agriculteurs et sur l’appui de nos FDSEA/JA et de nos chambres d’agriculture.

“Il est essentiel de mettre en place au plus vite, un système d’indemnités au profit des éleveurs/agriculteurs pour les pertes d’exploitations consécutives à ces agressions.”

Marianne dutoit, présidente de la Fédération nationale du cheval

Avez-vous des nouvelles des enquêtes en cours ?

Non. La gendarmerie garde par devers elle les avancées de ses enquêtes. Bien entendu les victimes ont été auditionnées, des prélèvements effectués par l’identité judicaire, des autopsies réalisées sur les animaux. Elle rassemble les éléments et j’espère que les forces de l’ordre parviendront à mettre la main sur ces criminels. Une fois ces sombres personnes arrêtées, la FNC réclame que, quelle que soit l’espèce, toute intrusion, dégradation, acte de maltraitance direct ou indirect ces actes soient condamnés et très fortement sanctionnés pour éviter un accident dramatique et pour redonner confiance aux éleveurs, agriculteurs qui mettent tout en œuvre au quotidien, pour le bien-être de leurs animaux et qui pourraient dégoûtés, arrêter leur métier. Il est enfin essentiel, de mettre en place au plus vite, un système d’indemnités au profit des éleveurs/agriculteurs pour les pertes d’exploitations consécutives à ces agressions et pour leurs investissements en matériel de surveillance. Il en va de la survie de notre métier.

Facebook Twitter LinkedIn Google Email
Noël autrement (4/4). De garde avec les soignants
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Noël autrement (3/4). Une fête aux accents d’ailleurs
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Émilie roibet, itinéraire d’une reconversion bien pensée
Architecte paysagiste de formation, Émilie Roibet a quitté ses bureaux lillois pour créer sa ferme florale "À l'ombr [...]
Lire la suite ...

Une Cuma qui a le sens de l’accueil
Localisée à Bois-Bernard, la Cuma " L'accueillante " est confrontée aux départs en retraite de ses membres, souvent [...]
Lire la suite ...

DOSSIER ÉNERGIE. À la centrale de Lens, le bois devient énergies
Unique dans la région, par son genre et sa taille, la centrale de cogénération de Lens produit à la fois de l'élect [...]
Lire la suite ...

Inondations : après la pluie, se reconstruire
Une semaine après les premières crues, le Pas-de-Calais tente d'émerger peu à peu, malgré la menace de nouvelles in [...]
Lire la suite ...

Inondations : 50 millions d’euros pour les collectivités sinistrées
Le chef de l'État en déplacement à Saint-Omer et à Blendecques, le mardi 14 novembre, a annoncé un plan d'aide pou [...]
Lire la suite ...

À la ferme du Major, “on crée de l’énergie”
La ferme d'insertion du Major, à Raismes, emploie 40 hommes et femmes éloignés de l'emploi pour leur permettre, en ac [...]
Lire la suite ...

Jean-Marie Vanlerenberghe : « L’attentat à Arras a souligné les failles du dispositif »
Ancien maire d'Arras et doyen du Sénat, Jean-Marie Vanlerenberghe réclame « une réponse ferme » mais dans le resp [...]
Lire la suite ...

Changer de goût et agir pour le futur
Plus saine, plus durable, plus accessible, l'alimentation de demain doit répondre à d'innombrables défis. À l'occasi [...]
Lire la suite ...

Retour sur la première édition du championnat international de la frite
Le premier championnat international de la frite s'est déroulé à Arras le samedi 7 octobre 2023. Soleil et ambiance [...]
Lire la suite ...

Jean-Paul Dambrine, le patron sensas’
Il est l'icône de la frite nordiste. À 75 ans, Jean-Paul Dambrine, fondateur des friteries Sensas et président du jur [...]
Lire la suite ...

Quatre lycéennes d’Anchin à la conquête de l’Andalousie
Iris, Angèle, Louise et Eulalie, lycéennes à l'Institut d'Anchin, ont passé trois semaines caniculaires près de Sé [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Nord, plusieurs nuances de rose, plusieurs nuances de bleu : l’éparpillement façon puzzle
Avec 11 sièges à pourvoir, c’est le département à renouveler le plus grand nombre de sièges derrière Paris : le [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :
Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table [...]
Lire la suite ...

Découvrez le supplément élevage – Avril 2024

Numéro 360 : 12 avril 2024

3 questions à Quentin Blond,vétérinaire et président du Conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Hauts-de-France
  quentin blond, vétérinaire et président du conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Haut [...]
Lire la suite ...

Mettre en commun ses forces pour mieux fonctionner
Travailler en Coopérative d'utilisation des matériels agricoles peut favoriser le bien-être des éleveurs en leur lib [...]
Lire la suite ...

La traite, un moment clé à ne (surtout pas) négliger
La traite est un moment important de la journée, mais elle peut aussi s'avérer pénible, à la fois pour le trayeur et [...]
Lire la suite ...

Une charte pour le bien-être animal
Créée en 1999, la charte des bonnes pratiques d'élevage ne cesse de s'adapter aux demandes sociétales et réglementa [...]
Lire la suite ...

Au cœur des terres

#terresetterritoires