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Le bruit d’une machine à coudre, les cliquetis d’un tournevis efficace et, bien sûr, le léger bourdonnement d’une cafetière fumante. Pas de doute, nous voilà au « rep’air café ».
En ce 4 octobre après-midi, les membres de l’association Artois insertion ressourcerie (AIR) s’activent dans la grande salle de la Maison des habitants de Croisilles (62). Les voilà mobilisés pour donner une seconde vie aux objets et aller à la rencontre des villageois.
AIR œuvre à l’insertion sociale et professionnelle des personnes éloignées de l’emploi ou dans l’attente d’une embauche. L’association a fait de la ruralité sa priorité. « Notre objectif est de remettre le pied à l’étrier aux habitants volontaires et dans le besoin par l’insertion dans divers domaines d’activité, indique Christelle Curnelle, encadrante technique d’AIR. Nous proposons des contrats renouvelables tous les quatre mois sur une période maximale de deux ans pour travailler dans l’une de nos ressourceries de Bapaume, Ervillers ou Arras (62). Les ateliers y sont nombreux : rénovation, peinture, électronique, couture... » Actuellement, une soixantaine de salariés a rejoint les troupes d’AIR.
Le collectif se donne également pour mission d’animer le territoire à travers des animations, forums ou autres événements. Ainsi, depuis le mois de juin dernier et cet automne, il organise des « rep’air cafés » dans les municipalités de la Communauté de communes Sud-Artois.
Bucquoy, Mory, Foncquevillers, Courcelles-le-Comte, Villers-au-Flos, Haplincourt… Autant de villages ou le « rep’air café » a posé son comptoir mobile durant l’été, généralement dans une salle des fêtes ou un local communal équipé de quelques tables. « Nous avons démarché les communes au préalable pour organiser, annoncer notre venue et susciter l’intérêt, explique Christelle Curnelle. Dans la plupart des cas, une dizaine de personnes vient à notre rencontre. C’est une réussite. »
Le concept d’atelier de réparation est simple et basé sur l’entraide. Le temps d’un après-midi, chacun peut venir avec un ou plusieurs objets à réparer. Il s’agit d’objets du quotidien : appareils électriques, électroménager, bicyclettes, jouets, vêtements, outils de jardin. « Tout peut être restauré ou remis en état, insiste la responsable. Nous voulons sensibiliser les participants au fait de ne pas jeter trop vite les choses à la poubelle, et donc au gaspillage. Il suffit parfois de peu pour refaire fonctionner du matériel ou repriser des habits. »
Au « rep’air café », la règle d’or est de bricoler ensemble, dans le respect des gestes barrières. Accessoires et machines sont disponibles gratuitement pour les réparations, tout comme les précieux conseils des membres de l’association. « L’idée est de repérer de manière collective le problème à résoudre, de chercher une solution, de montrer à la personne comment dépanner et réparer l’objet », résume Christelle Curnelle. Le tout autour d’un bon café, évidemment. En plus de permettre aux habitants de faire quelques économies, l’initiative locale tend à maintenir du lien social dans de petites communes parfois isolées. Entre rénovation et inclusion.
Vous avez de précieux objets en panne ? L’association fait une longue escale à Bucquoy les 11, 13, 18, 20, 25 et 27 octobre, de 13 h à 17 h à la salle des aînés. Elle poursuivra sa tournée le 29 octobre après-midi à la salle des fêtes de Grévillers. D’autres dates sont en cours de programmation en novembre à Vaulx-Vraucourt, Bapaume et Hermie. N’hésitez-pas à aller à sa rencontre.
Simon Playoult
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