Représenter, défendre et accompagner les agriculteurs tout en relevant les nouveaux défis de l’agriculture, ce sont les missions des FDSEA 59-62. Des objectifs qu’elle compte bien poursuivre si elle remporte les élections de la chambre d’agriculture Nord-Pas de Calais grâce à une liste qu’elle mène conjointement avec le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA).
Sur les 66 sièges que compte la chambre d’agriculture Nord-Pas de Calais, 36 étaient occupés par des membres de la liste FDSEA / JA. Les trois têtes de listes – David Meurillon et Lucie Delbarre, respectivement présidents des FDSEA Nord et Pas-de-Calais, ainsi qu’Anthime Coupet, président des JA Nord-Pas de Calais – se lancent tous les trois pour la première fois dans cette élection. Difficile pour eux donc de faire un bilan.
Cependant, tous font le même constat : « La chambre Nord-Pas de Calais est une chambre de proximité. Du côté des agriculteurs, lorsqu’on fait des tours de plaine, les élus de la chambre sont connus et reconnus. Les élus sont des agriculteurs conscients des réalités du terrain et représentatifs de tout le territoire. La chambre est également proche des différentes instances et collectivités auprès desquelles elle est une interlocutrice privilégiée et légitime pour parler d’agriculture », souligne Lucie Delbarre. Et de prendre l’exemple de la doctrine sur la lutte contre les inondations : « Même si les solutions ne plaisaient pas à tout le monde, elle a donné du poids au niveau de l’entretien des cours d’eau. »
Pour les regrets, les trois agriculteurs évoquent le déficit de plus de 2,2 millions d’euros tout en estimant que le problème a été pris en main : « Un plan d’actions est en marche, tout est mis en œuvre pour régler le déficit. Maintenant, il va falloir du temps pour redresser la situation. Mais cela ne se fera pas aux dépens de l’accompagnement des agriculteurs », insiste David Meurillon.
L’accompagnement des agriculteurs est justement une mesure phare du programme de la liste FDSEA / JA avec l’ambition de proposer une agriculture de production, qualitative, diversifiée et rémunératrice tout en s’adaptant aux aléas climatiques mais également aux problèmes sanitaires. « Cela passe par la poursuite et l’amélioration des accompagnements techniques mais également par des expérimentations. Nous devons être de plus en plus pointus », avance David Meurillon.
Pour Lucie Delbarre, « il faut aussi suivre les innovations qui se font, être à la recherche de solutions neutres pour accompagner au mieux les agriculteurs et éleveurs. C’est un enjeu énorme pour l’avenir, il faut aller encore plus loin et plus vite. »
La préservation du foncier est également un défi majeur. « C’est le nerf de la guerre. Il faut limiter l’artificialisation des sols mais aussi arrêter les compensations environnementales sur les terres agricoles », détaille la présidente de la FDSEA 62.
Du côté des JA, si Anthime Coupet considère que tout est fait pour accompagner l’installation des jeunes agriculteurs, il compte bien travailler sur la transmission. « C’est une priorité ! Nous allons rencontrer un problème de renouvellement des générations. D’ici cinq à dix ans, nous allons perdre 10 000 agriculteurs dans la région. Actuellement, on arrive à en installer entre 400 et 500 par an, ce n’est pas suffisant, nous devons doubler ce chiffre », insiste le président des JA Nord-Pas de Calais.
Selon lui, les futurs cédants doivent prendre conscience qu’il faut anticiper leur départ en retraite environ deux ans avant. « C’est le temps idéal pour que les choses se fassent sereinement du côté du cédant et du repreneur. Aujourd’hui, les cédants se font connaître parfois un peu tard ce qui complique le montage des dossiers. Car pour qu’un projet soit viable, il faut obtenir les prêts auprès des banques mais aussi trouver des contrats de production… Tout cela est parfois compliqué à faire en six mois. »
L’un des combats des agriculteurs est le respect de l’application de la loi Egalim. « En France, nous sommes capables de tous produire. Voir que les centrales d’achats et les GMS (grandes et moyennes surfaces, ndlr), elles, ne sont pas capables d’acheter français, c’est aberrant », s’agace Anthime Coupet.
« Le temps de la pédagogie doit se terminer, aujourd’hui la grande distribution et les transformateurs qui ne respecteraient pas la loi doivent être sanctionnés. C’est trop facile de payer des petites amendes pour non-respect de la loi et de continuer d’acheter à l’étranger car c’est plus avantageux pour eux. Les amendes doivent être à la hauteur », enchérit le président de la FDSEA 59.
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Hélène Graffeuille
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