lls sont au cœur du lycée maritime de Boulogne-sur-Mer / Le Portel. Eux, ce sont les deux simulateurs utilisés par les élèves tout au long de leur scolarité dans l’établissement. Le simulateur machines se cache dans les ateliers du lycée. Entre la salle des soudures et l’atelier mécanique, c’est un équipement hors du commun. Charles et Timothé, deux élèves de première professionnelle EMM (électromécanicien marine), occupent la salle de contrôle ce jeudi matin. Ils travaillent en binôme et sont concentrés. Car ils sont en plein exercice. Une bonne demi-heure plus tôt, ils ont mis en route les machines en suivant les instructions du carnet de bord et le bateau qu’ils manœuvrent est maintenant « en navigation ».
« Au début, on met tout en place. Et puis c’est de la vérification » explique Timothé. « On vérifie les pressions, les débits, les températures… », complète Charles. « C’est vraiment ce qu’ils vont trouver à bord, renchérit Pascal Coppin, leur enseignant. En premier, je veux qu’ils sachent mettre en route les machines et le moteur. Ensuite, résoudre les pannes. » Il décrit un enseignement exigeant avec notamment chaque semaine deux heures de cours théoriques, une heure de dessin technique et trois heures de travaux pratiques au simulateur et dans l’atelier de mécanique, où les élèves s’exercent sur le (vrai) moteur d’un ancien navire.
« Un mécanicien, sur un bateau, est à la fois diéséliste, hydraulicien, frigoriste, renchérit l’enseignant de 62 ans, dont 28 en mer. Un moteur marin, on n’attend pas que ça casse. Ils doivent savoir dépanner et vérifier si tout fonctionne bien. » Pour ça, la simulation est un outil précieux : « Certaines écoles viennent pour ces simulateurs. Nous, les professeurs nous disaient : »Tu le verras à bord ! » Là, on va même jusqu’à simuler le bruit en salle des machines ! »
Alors, il met souvent ses élèves « au simulateur » et ces derniers ne sont pas contre. « C’est bien pour s’entraîner. Le jour où on embarquera, on sera plus réactifs », glisse Timothé.
Autre salle de classe, autre outil : le simulateur de navigation. Une salle est dédiée à l’imposante installation. L’établissement a investi en 2020 dans cet outil de dernière génération, également utilisé par la marine nationale et la marine marchande.
Sur tout un côté de la salle, un bloc principal occupe l’espace avec de larges écrans qui affichent l’avant d’un navire, la mer et son paysage caractéristique : côte et phare au loin. Les élèves disposent d’un véritable poste de pilotage, comme sur la passerelle d’un vrai bateau ! Et la salle est équipée de nombreux ordinateurs (comptant chacun six écrans) où la navigation est simulée de la même manière.
Damien Plissonneau est un ancien capitaine devenu enseignant. Il donne le contexte de l’exercice à un groupe d’élèves de seconde : « On est à la tombée du jour. Vous êtes à 14 nœuds. » « Le but est d’aller jusqu’au phare en trouvant toutes les balises », complètent Mathéo et Baptiste qui travaillent en binôme sur le bloc principal. La houle, le vent, les obstacles, tout est modélisé (ou presque) comme dans la réalité. L’exercice n’est d’ailleurs pas simple et le binôme finit par buter sur un objet flottant.
« On peut créer des objets et les déplacer, éclaire Damien Plissonneau. C’est un vrai outil, ça nous sert énormément. » Les élèves apprennent ainsi à naviguer, à manœuvrer, à tenir la barre. Certains d’entre eux dirigeront d’ici quelques années un bateau dans la réalité !
Lire aussi : Enseignement : l’Institut de Genech et ses transitions
Kévin Saroul
Ecoutez son histoire !
par Justine Demade Pellorce
<< Gérante de la brasserie Thiriez, Clara parle de son parcours - venue pour 3 mois... il y a 11 ans ! >>
écouter